Il est urgent d’agir pour le Sud indique Save the Children pour Madagascar

16 Nov 2021

Photo : Save the Children

 

Madagascar est actuellement confronté à la pire situation de famine depuis 40 ans, causée par des années d’absence de pluie et intensifiée par une série de tempêtes de sable et d’invasions de criquets. Les enfants sont les plus vulnérables face à cette situation et en subissent les conséquences les plus rudes. Dans le pays, en effet, 1,1 million de personnes, dont la moitié sont des enfants, sont menacées de famine en raison du changement climatique.

Dans le Sud de Madagascar, « des enfants au ventre gonflé mendient dans les rues. Les parents essaient de mettre ce qu’ils peuvent sur la table. S’ils sont chanceux, ils peuvent avoir un repas de patates douces et de riz. S’ils n’ont pas de chance, ils mangent des cactus, des fruits acides ou se privent carrément de repas », constate Save the children. En outre, les agriculteurs des régions ravagées par la sécheresse ont tout vendu et sont partis vers les villes pour trouver du travail, de la nourriture ou, à défaut, des rations et de l’argent distribués par le gouvernement ou les agences humanitaires. La sécheresse a mis à genoux des communautés entières, rapporte-t-on.

« Ce que je crains le plus pendant le “Kere”, c’est quand je me sens malade alors que je n’ai rien mangé. J’ai des vertiges, et parfois j’ai peur de mourir », a déclaré à Save the Children, jeudi dernier, Sambeanake, 6 ans, qui vit avec sa mère célibataire Marline (33 ans) et ses frères et sœurs à Ambovombe, dans le sud de Madagascar. «Si ma mère trouve un peu d’argent, nous avons un repas par jour, une petite bouchée de riz. Parfois, nous mangeons aussi des fruits rouges de cactus que nous ramassons ou achetons. Ma mère n’a pas d’argent. Elle emprunte de l’argent partout, mais la plupart du temps, il n’y a personne pour donner. Alors, nous ne mangeons rien et nous nous couchons le ventre vide », poursuit-elle.

Sambeanake rêve de pouvoir accéder à une alimentation saine. « Avec ma sœur et d’autres enfants, nous jouons pendant le “Kere”. Ce que nous aimons le plus, c’est jouer à la cuisine. Nous faisons semblant de faire cuire du riz avec de la terre et du sable, des pierres comme viande, des feuilles. Nous faisons aussi semblant de manger ce bon repas.”

Face à l’aggravation de la crise alimentaire à Madagascar, la directrice de programme de Save the Children pour Madagascar, Tatiana Dasy, a déclaré que « nous ne devrions pas voir ce genre de faim au 21ème siècle. C’est odieux. C’est une honte. Et pourtant, les dirigeants qui se sont réunis ce mois-ci lors de la COP26 pour trouver une solution à ce problème et à tant d’autres désastres causés par le climat n’ont pas fait assez ».

Faut-il noter que Save the Children fournit de l’argent liquide aux familles les plus vulnérables. Mais il en faut bien plus, indique Tatiana Dasy. Madagascar est, en effet, en première ligne de la crise climatique, avec des vies et des moyens de subsistance en lambeaux. « Le monde doit agir maintenant. Des vies sont en jeu », souligne-t-elle.

La crise à Madagascar survient à un moment où le monde est confronté à la plus grande crise alimentaire du XXIe siècle, avec environ 5,7 millions d’enfants de moins de cinq ans au bord de la famine dans le monde, note Save the Children.

Une combinaison mortelle de COVID-19, de conflits et d’impacts du changement climatique a poussé les niveaux de faim et de malnutrition à un niveau mondial record. Sans une action urgente, le monde pourrait voir des dizaines de milliers d’enfants mourir de faim, ce qui annulerait des décennies de progrès.

Irina