FMI, un accord au niveau des services sur la première revue du programme économique de Madagascar au titre de la FEC

26 Oct 2021

Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par Frédéric Lambert a tenu des discussions virtuelles du 22 septembre au 25 octobre 2021 sur la première revue de l’accord de 40 mois avec Madagascar soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC).

Au terme de la mission, M. Lambert a fait la déclaration suivante :

« L’équipe du FMI et les autorités Malagasy sont parvenues à un accord au niveau des services sur la première revue du programme économique de Madagascar au titre de la Facilité Elargie de Crédit. L’accord sera soumis à l’approbation du Conseil d’administration du FMI, qui devrait examiner la revue en décembre. L’achèvement de la revue permettrait le décaissement de 48,88 millions de DTS (environ 69 millions de dollars américains) à Madagascar pour couvrir les besoins de financement extérieur et budgétaire.

« Après une contraction de 7,1 % du PIB en 2020, l’économie Malagasy se redresse progressivement. La croissance devrait atteindre 3,5% en 2021, soutenue par les secteurs minier, textile et des services. Les tensions sur les prix des denrées alimentaires sont réapparues, appelant à une action politique rapide pour soutenir les personnes à faibles revenus. L’objectif de déficit primaire intérieur de 2,5 % du PIB en 2021 devrait être atteint. La dette publique restera contenue à environ 50 % du PIB.

« L’accord de 40 mois au titre de la FEC soutient la reprise à Madagascar après la pandémie et fournit un financement pour préserver les dépenses prioritaires. Par le biais du renforcement des capacités et de conseils sur les politiques économiques, il vise à aider les autorités dans leurs efforts pour augmenter et soutenir la croissance et réduire la pauvreté.

« La performance du programme au cours du premier semestre 2021 a été globalement satisfaisante et la plupart des objectifs macroéconomiques quantitatifs ont été atteints. Toutefois, les autorités doivent redoubler d’efforts pour mobiliser les recettes fiscales et atteindre leurs objectifs de dépenses sociales pour 2021. Les réformes structurelles avancent progressivement, et des efforts sont encore nécessaires afin d’améliorer la transparence et la communication sur le budget.

« Pour soutenir la reprise économique et générer une croissance plus forte, durable et inclusive, les autorités visent à accroître l’espace budgétaire afin de financer davantage de dépenses favorisant la croissance. À cette fin, les autorités entendent augmenter les recettes fiscales en intensifiant la lutte contre la fraude, en poursuivant leurs réformes des administrations fiscale et douanière, en réformant la fiscalité minière conformément aux meilleures pratiques et en introduisant des réformes fiscales visant à renforcer l’équité sociale. Dans cette optique, des régimes d’exonération fiscale coûteux devront à terme être revus. Les autorités s’efforceront également d’améliorer la composition des dépenses en limitant les transferts aux entreprises publiques et en maîtrisant la masse salariale et le coût des retraites, tout en améliorant l’exécution des dépenses sociales et d’investissement.

« Les réformes structurelles sont essentielles pour réduire les risques budgétaires. La restructuration de la société publique d’électricité et d’eau JIRAMA contribuera à renforcer sa situation financière et permettra un meilleur service. L’injection d’argent public dans Air Madagascar sera strictement limitée jusqu’à ce qu’un plan d’affaires viable soit finalisé et approuvé. Les autorités se sont engagées à éviter l’accumulation de dettes envers les distributeurs de carburant et préparent un plan pour la mise en œuvre d’un mécanisme de tarification automatique des carburants ainsi que des filets de sécurité sociale renforcés.

« La banque centrale poursuivra la transition vers un nouveau cadre de politique monétaire de ciblage des taux d’intérêt et ses efforts pour réduire le coût du crédit et stimuler l’inclusion financière. De nouvelles réformes pourraient contribuer à renforcer l’efficacité du marché des changes. Le projet d’inclusion de l’or dans les réserves de change sera mis en œuvre selon les meilleures pratiques internationales.

« Les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence fiscale sont essentielles aux efforts en cours pour mobiliser les partenaires au développement et attirer les investissements étrangers privés. Le FMI continuera d’aider le ministère de l’Économie et des Finances à renforcer la gestion des finances publiques et la transparence budgétaire et attend avec impatience les résultats de l’audit par une tierce partie des dépenses liées au COVID-19 plus tard cette année. Les autorités accéléreront la mise en œuvre du cadre juridique anti-corruption, notamment en mettant en place l’agence pour le recouvrement des avoirs illicites et en déployant les pôles anti-corruption sur l’ensemble du territoire.

« La mission a rencontré le ministre de l’Économie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, le garde des Sceaux, ministre de la Justice Herilaza Imbiki, le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures Andry Ramaroson, le ministre de la Santé publique Zely Arivelo Randriamanantany, le gouverneur de la Banque centrale de Madagascar Henri Rabarijohn, des hauts fonctionnaires, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé. L’équipe du FMI tient à remercier les autorités Malagasy pour leur temps, leur flexibilité et les discussions constructives. »