FAO : Lancement de la distribution de semences dans le Sud

7 Jan 2022

Avec l’atteinte de la quantité de pluie utile à l’agriculture, l’État malagasy en collaboration avec la FAO et la Banque mondiale, enclenche les opérations de distribution de semences de variétés résilientes, précoces et adaptées aux conditions agro-climatiques du Grand sud aux producteurs agricoles de l’Androy et de l’Anosy.

« Le Sud de Madagascar a bénéficié d’un financement de 10 millions de dollars américains au titre de la composante d’intervention d’urgence conditionnelle du projet Mionjo, rattaché au Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation et financé par la Banque mondiale, pour soutenir la relance agricole et le renforcement de la résilience de 50 000 ménages des Régions Androy et Anosy ». C’est ce qui a été rappelé par le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Harifidy Ramilison – dont le département est chargé de la mise en œuvre des activités de relance de la production avec l’assistance technique de la FAO – au cours de la cérémonie officielle de lancement de la distribution de semences de céréales (sorgho), de légumineuses (arachide, niébé), de tubercules (manioc) et de différentes variétés de cultures maraîchères. La réussite de la campagne agricole constitue la solution face à l’éventualité d’un nouvel épisode d’insécurité alimentaire dû aux chocs climatiques.

Une campagne minutieusement préparée

Le temps s’annonce propice au début de la grande saison agricole dans le Sud de Madagascar qui a connu deux années consécutives de sècheresse. Les données météorologiques indiquent que les premières pluies utiles seront au rendez-vous à partir de la seconde décade de janvier 2022, et ces prévisions se précisent. Ces pluies sont cruciales pour permettre de recharger les réserves en eau du sol et d’assurer la germination ainsi que le développement végétatif des cultures.

Pour la grande saison, plus de 300 tonnes de semences de qualité de sorgho, de niébé et d’arachide, de 250.000 mètre linéaire de bouture de manioc, ainsi que 160.000 paquets de semences de cultures maraîchères ont alors été prépositionnées dans le Sud depuis le début décembre 2021, en attente du moment opportun pour leur distribution auprès des ménages agricoles vulnérables, évitant ainsi d’éventuelles consommations ou ventes. Quarante (40) autres tonnes de semences de sorgho vont s’y ajouter suivant l’échelonnement des mises en terre et des récoltes afin de mettre toutes les chances de réussite du côté des producteurs agricoles.

La gestion stratégique de la campagne agricole est basée sur une analyse des conditions de culture, du sol, du climat, et prend surtout compte des aspects socio-économiques et environnementaux. En plus des semences, d’autres intrants et matériels agricoles, qui renforceront la capacité productive des ménages et faciliteront la préparation du sol, l’irrigation, l’entretien et la récolte, seront mis à leur disposition. Ces familles vulnérables recevront également un transfert monétaire (cash) pour protéger et renforcer leurs actifs productifs. Les ménages les plus vulnérables seront en plus recapitalisés à travers des actifs d’élevage et de pêche.

De même, ils bénéficieront d’un renforcement des capacités en agriculture intelligente face au climat (AIC) et sensible à la nutrition. Ces formations, qui capitalisent sur des savoirs traditionnels couplés à l’expertise internationale de la FAO, sont réalisées à travers une approche en cascade axée sur quatre principaux thèmes : préparation et fertilisation des sols à l’aide des matières organiques, pratiques agricoles climato-résilientes (agriculture de conservation, AIC, agroforesterie, etc.), gestion des maladies et ravageurs à travers une lutte biologique, et bonnes pratiques nutritionnelles et hygiène alimentaire.

Les interventions de la FAO misent sur le transfert de connaissances en utilisant une approche respectueuse de l’environnement et de l’équité des genres avec des actions spécifiques aux femmes, aux hommes et aux jeunes. L’amélioration des conditions de vie de chaque personne en passant par l’amélioration de la production, de la nutrition et de l’environnement réside au cœur de la vision de l’Organisation. « Chaque intervention réalisée par les partenaires de mise en œuvre de la FAO est conditionnée par la gestion environnementale et sociale, la prévention des abus et exploitations sexuelles, la lutte contre la propagation de la Covid-19, et la redevabilité envers les personnes affectées », a souligné le Représentant de la FAO, Charles Boliko.

Les récoltes qui résulteront de cette grande saison sont estimées à plus de 7 000 tonnes de productions agricoles pour les 50 000 ménages participants. Les appuis se poursuivront sur la contre-saison de cette année, et vers le renforcement de la résilience des producteurs agricoles.