Education For Madagascar : le fabuleux destin de Michou Andriamalala

29 Jul 2019

Le « Career Day Awareness » de samedi dernier, organisé dans les locaux de l’ONG « Education For Madagascar » à Ambohibe a été une vraie réussite. Une dizaine d’intervenants se sont relayés pour permettre aux enfants de l’ONG d’échanger de vive voix avec des professionnels, et s’inspirer de leur parcours et de leurs métiers. Derrière cette réussite se cache  Michou Andriamalala, une jeune fille de 19 ans au parcours inspirant, qui a organisé la journée  « comme une grande ».

L’aventure humaine entre Michou Andriamalala et l’ONG « Education For Madagascar » prend son origine en 2016, dans des conditions pas forcément idoines. Alors lycéenne, elle vient juste d’obtenir une bourse d’études de deux ans auprès de l’établissement « English Teaching Program » (ETP)  à Antsahavola.  Bourse offerte par « Education For Madagascar » à Michou et deux autres jeunes filles. Un parcours logique tant c’était une élève studieuse, brillante.

Le destin est pourtant parfois impitoyable. Cette année-là, elle était dans l’obligation de redoubler sa terminale pour avoir raté son baccalauréat. « C’était un choc. J’étais désespérée face à la situation, car j’étais l’une des meilleures élèves du Collège » glisse-t-elle. Au son de sa voix, l’on ressent aisément à quel point cet échec l’a marqué.

C’est avec ce goût amer de l’échec que Michou intègre l’ONG « Education For Madagascar » en tant qu’éducatrice. Tous les samedis, elle dispense des cours d’anglais et de français aux enfants défavorisés qui fréquentent l’établissement, à Ambohibe. Ce sont ses enfants qui vont lui redonner l’envie de réussir et de croquer la vie à pleine dents.

« Les enfants m’ont redonné espoir »

Fréquenter les enfants de l’ONG va redonner un coup de boost au parcours de Michou Andriamalala. « Je me suis totalement remis en question avec les enfants. Pour la plupart, ils sont issus de milieu défavorisé, mais ça ne les empêchait pas d’être intéressé par ce que je leur apprenais. Je voyais plein d’étoiles dans leurs yeux, plein de volonté. Alors je me suis posé la question, pourquoi eux ne sont pas désespéré mais continuent d’y croire, alors que moi je suis en terminale et je suis désespérée » se rappelle-t-elle, avec sourire.

« Au fond, ces enfants m’ont redonné espoir et m’ont motivé. Enseigner a forgé et confirmé ma personnalité. Et pas à pas, j’ai eu de plus en plus de responsabilités au sein de l’ONG  » explique Michou. De plus en plus de responsabilités, qui la mèneront à contribuer à l’organisation du premier  « Career Day Awareness » l’an passé. « En participant partiellement à construire la journée, je me suis découvert un potentiel » confie-t-elle.

Elle n’est pas seule à entrevoir le potentiel en elle. Au retour d’un mois passé en Afrique du Sud où elle a gagné une bourse de formation pour le programme YALI, Michou Andriamalala reçoit un nouveau coup de pouce du destin.

La Présidente de l’ONG « Education For Madagascar », Jackie Sutter, lui prend la main et lui propose de financer ses études supérieures. Ainsi, depuis janvier 2019, Michou a entamé sa première année à  l’Institut Supérieur de la Communication, des Affaires et du Management (ISCAM). « Pour l’instant je suis en tronc commun, mais pendant ma deuxième année, j’aimerai étudier le Commerce international » précise-t-elle.

Une entreprise sociale

Ambitieuse, Michou Andriamalala a aujourd’hui des projets plein la tête, tout en étant reconnaissante envers « Education For Madagascar » et les enfants. « L’ONG m’a permis de développer mon leadership, à devenir mature. J’ai même appris à mieux aimer mon pays à travers ces enfants » explique-t-elle fièrement.

L’ONG a plusieurs projets en cours, dont l’immersion linguistique avec l’établissement anglais ACS Cobham. Michou Andriamalala fait partie du board en charge du projet, et elle s’occupe également de la formation des éducateurs juniors sur cette année.

« A long terme, plus tard, l’ONG envisage de créer une entreprise sociale pour ces enfants. Ce serait ces enfants qui, une fois les études terminées, y travailleraient. J’aimerai diriger cette future entreprise » confie fièrement Michou qui a l’avenir qui lui tend les bras.

Renaud Raharijaona

 

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