Deux poissons d’eau douce endémiques de Madagascar ont disparu

24 Feb 2021

Photo : WWF

 

D’après le rapport « Les poissons oubliés du monde » publié le 23 février par WWF, 80 espèces de poissons d’eau douce sont déjà éteintes dans le monde, dont deux à Madagascar, à savoir le Ptychochromis onilahy (Kotro) et le Pantanodon madagascariensis, inscrits dans la liste rouge de l’UICN en 2016.

Le Ptychochromis onilahy qui était un poisson endémique du sud-ouest de Madagascar  habitait  dans le fleuve Onilahy, influent de l’aire protégée d’Amoron’i Onilahy.

« Malgré plusieurs visites récentes dans la région, cette espèce n’a pas été recensée depuis 1962, d’ailleurs c’est à cette date que les cinq seuls spécimens connus ont été collectés.  Elles représentent le seul matériel connu collecté dans la rivière Onilahy. Elle est classée comme éteinte par l’UICN », rapporte le WWF.

La destruction de leurs habitats due à la déforestation ainsi que la concurrence avec d’autres espèces de poissons introduites dont les Tilapias et la surpêche sont les causes de la disparition du Ptychochromis onilahy.

Le Pantanodon madagascariensis, quant à lui, était un poisson endémique de l’est de Madagascar, des rivières des pentes orientales entre Mahavelona et Fenoarivo et dans le district de Fénérive Est.

« Les raisons  de son extinction sont la destruction des zones humides,  converties en rizières ainsi que  la concurrence avec d’autres espèces dans le même habitat dont le Gambusia, qui est une espèce introduite », selon le rapport du WWF.

Le rapport « Les poissons oubliés du monde » montre que près d’un tiers des espèces de poissons d’eau douce du monde sont menacées d’extinction à cause notamment de la construction de barrages sur les rivières pour drainer les zones humides, du prélèvement d’une quantité d’eau trop importante d’eau pour l’irrigation, de la libération d’une trop grande quantité de déchets non traités, de la pêche non durable, l’introduction d’espèces envahissantes et espèces non indigènes et enfin et non le moindre de l’aggravation des effets du changement climatique.

Pour y remédier, il est recommandé de mettre en œuvre un plan de relance d’urgence pour la biodiversité d’eau douce, développé par des scientifiques et des experts en eau douce à travers le monde. Cette approche devra comprendre les piliers suivants : permettre aux rivières de couler plus naturellement, améliorer la qualité de l’eau douce, protéger et restaurer les habitats essentiels, mettre fin à la surpêche et aux pratiques non durables, prévenir et contrôler les invasions en espèces non indigènes et protéger les rivières à écoulement libre et supprimer des barrages obsolètes, a-t-on souligné.

 

Lanja R.