Deux enfants de moins de cinq ans sur cinq souffrent d’un retard de croissance

22 Nov 2021

Selon les résultats de la cinquième Enquête Démographique et de Santé à Madagascar (EDSMD-V), deux enfants de moins de cinq ans sur cinq (40 %) souffrent d’un retard de croissance dont 13 % sous forme sévère.

Le niveau du retard de croissance augmente rapidement avec l’âge : de 25 % chez les enfants de moins de 6 mois, il passe à 30 % chez ceux de 9-11 mois, puis continue d’augmenter pour atteindre 46 % parmi les enfants de 36-47 mois.

A noter que le niveau de malnutrition chronique est plus élevé chez les enfants de sexe masculin (44 %) que ceux de sexe féminin (36 %). En outre, les enfants du milieu rural accusent un retard de croissance plus fréquemment que ceux du milieu urbain (41 % contre 36 %). Ce sont les enfants des régions de Vakinankaratra et d’Itasy qui souffrent le plus de malnutrition chronique, (52 % dans les deux cas).

Les résultats de l’EDSM-V montrent que le niveau de malnutrition chronique est influencé par le niveau d’instruction de la mère : de 45 % chez les enfants de mère de niveau primaire, la proportion d’enfants atteints de malnutrition chronique passe à 33 % parmi ceux dont la mère a le niveau secondaire 2 et à 21 % chez les enfants dont la mère a le niveau d’instruction supérieur.

Par ailleurs, 8 % des enfants sont atteints d’émaciation ou de maigreur dont environ 2 % sous la forme sévère.

C’est dans la région d’Androy que la prévalence de la malnutrition aiguë est la plus élevée (15 %), suivie ensuite des régions de Boeny et d’Atsimo Atsinanana (12 % dans les deux cas). Cette malnutrition affecte beaucoup plus les enfants de mère sans instruction (11 %) et ceux du quintile le plus bas (10 %).

D’après toujours les résultats de l’EDSM-V, près d’un enfant sur quatre (23 %) présente une insuffisance pondérale, dont 6 % sous forme sévère. Cette proportion augmente avec l’âge de l’enfant pour atteindre le maximum (28 %) à 18-23 mois. L’insuffisance pondérale est plus fréquente chez les garçons que chez les filles (25 % contre 22 %), en milieu rural qu’en milieu urbain (24 % contre 22 %), chez les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction (26 %) et le niveau primaire (25 %). Ce sont les enfants d’Androy (35 %) et d’Atsimo Atsinanana (34 %) qui sont les plus affectés par l’insuffisance pondérale, indique-t-on.

La prévalence de la malnutrition chronique varie de manière importante avec l’âge. Relativement faible parmi ceux de moins de 6 mois (25 %), elle a tendance à augmenter pour atteindre son niveau le plus élevé à 18-23 mois, groupe d’âges dans lequel 52 % des enfants sont concernés par ce type de malnutrition. Elle diminue très légèrement par la suite tout en demeurant à un niveau élevé puisque dans le groupe d’âges 36-47 mois, 46 % des enfants sont trop petits par rapport à leur âge.

La cinquième Enquête Démographique et de Santé à Madagascar est une enquête rétrospective au cours de laquelle 20 510 ménages, 18 869 femmes de 15-49 ans et 9 037 hommes de 15-59 ans ont été enquêtés. La collecte de données s’est déroulée entre mars et juillet 2021.

Irina