Des projets conjoints pour répondre à la crise humanitaire aiguë dans le Grand Sud-Est de Madagascar

25 May 2023

Des projets conjoints du Système des Nations Unies (SNU) et du Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC), financés par le Fonds Central d’Intervention d’Urgence (cerf), visant à répondre à la crise humanitaire aiguë dans le grand sud-est de Madagascar, ont été lancés ce 24 mai à Manakara.

Le Système des Nations Unies a mobilisé un montant de 8,5 millions de dollars, suite à son Appel éclair, afin de fournir une assistance humanitaire multisectorielle à 335.000 personnes résidant dans les régions sévèrement affectées du Grand Sud-Est, à savoir Vatovavy, Fitovinany et Atsimo Atsinanana. Ces régions ont subi les conséquences dévastatrices de trois cyclones tropicaux depuis 2022.

Les conséquences humanitaires de ces cyclones demeurent très critiques à Madagascar, plus particulièrement dans la partie du Grand Sud-Est, où près de 874.000 personnes ont besoin d’une assistance humanitaire pour l’année 2023, parmi lesquelles 116.000 enfants de moins de 5 ans. Deux districts se trouvent dans une situation d’urgence nutritionnelle, avec un taux de malnutrition aiguë globale (MAG) supérieur à 15%, et trois autres sont en situation nutritionnelle sévère, avec un MAG compris entre 10 % et 15%. De plus, pour la première fois depuis l’introduction du Cadre Intégré de Classification de l’Insécurité Alimentaire (IPC), presque tous les districts du Grand Sud-Est ont été classés en phase de Crise (IPC 3). Ces cyclones ont également causé d’importants dégâts sur les habitations, les écoles et sur les infrastructures sanitaires, entraînant des interruptions des services de base et une augmentation des épidémies, notamment le paludisme.

Sous la coordination du BNGRC et en collaboration avec les acteurs humanitaires, le SNU a répondu à la crise humanitaire dans le Grand Sud-Est, en utilisant ses propres fonds ainsi que des fonds mobilisés, pour un total de 36 millions de dollars depuis 2022, dont 13 millions de dollars provenant du Fonds central pour les interventions d’urgence des Nations Unies (CERF). Le financement actuel du CERF couvrira plusieurs secteurs, tels que les abris d’urgence et la gestion des sites d’hébergement, l’éducation, la nutrition, la protection, la santé, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, ainsi que l’engagement communautaire. Le gouvernement a également apporté sa contribution, avec près de 12 millions de dollars depuis 2022.

C’est grâce aux efforts conjoints et au processus continu de mobilisation des ressources menés par le BNGRC et l’équipe humanitaire du pays que Madagascar a été sélectionné parmi les rares pays bénéficiaires du financement du CERF. Ce fonds permettra également d’impliquer de plus en plus les acteurs locaux, tels que les services techniques déconcentrés des ministères, la société civile, les ONG et les associations locales, dans le cadre de l’approche de “localisation”, tant dans le processus de planification que dans l’octroi de financements.

En complément des autres sources de financement, le SNU espère contribuer à sortir les populations affectées du Grand Sud-Est de cette crise humanitaire aiguë et ainsi permettre aux actions de résilience et de développement de reprendre leur cours normal.

Néanmoins, la réalisation de cet objectif dépend de manière cruciale de la disponibilité effective et en temps voulu des ressources nécessaires à cette réponse. Selon le plan humanitaire national et l’Appel Éclair lancé par le SNU, les besoins financiers non couverts pour le Grand Sud-Est restent considérables. Au mois d’avril, seuls 34% des $88 millions requis ont été financés, et cette tendance se maintient pour le Grand sud, où les besoins humanitaires sont estimés à 127 millions de dollars.

Le BNGRC et le SNU soulignent que la situation humanitaire risque de s’aggraver davantage en l’absence d’une action appropriée. Ils expriment leur reconnaissance envers les pays amis et donateurs pour leur soutien constant aux personnes les plus vulnérables, telles que les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.