Des impacts palpables de la Covid-19 sur les aires protégées

31 Jul 2020

Une étude réalisée par le forum des professionnels de la gestion des aires protégées de Madagascar (LAFA) entre mars et mai 2020 indique que 29 aires protégées sur 123 ont eu plus de feux que l’année dernière sur la même période, dont 6 avec une augmentation drastique.

Cette étude est basée sur les impacts de la Covid-19 sur les aires protégées de la Grande île. Et le résultat est sans appel. la vulnérabilité des aires protégées s’est accrue.

A part ces feux de brousse et feux de forêts, les activités illégales comme la fabrication de charbon de bois et les défrichements sauvages ont aussi observé une nette hausse. Dans la région du Bongolava, dans le Nord-Ouest de la Grande Ile, les fours à charbon illégaux recensés sont passés de 53 en décembre 2019 à 123 en mai 2020, soit une hausse de plus de 100%.

Selon les dires de Ratalata Razafisoa, président de Mihavao, organisation communautaire qui gère l’aire protégée Amoron’i Onilahy, au sud-est de Toliara, il leur est impossible de conduire des sensibilisations auprès des communautés et des patrouilles à cause de la crise sanitaire; les délits tels que les défrichements, les feux de brousses et les vols de bétails et de culture ont ainsi augmenté. Entre avril et mai, 21 départs de feux ont été observées au sein de cette aire protégée, qui a été pourtant l’une des moins défrichées de Madagascar sur l’année 2019 (32 ha).

Le WWF appuie les communautés d’Amoron’i Onilahy par le renforcement des patrouilles et la surveillance. « Des cartes de départ de feu à jour et des affiches ont été développées et distribuées pour les co-gestionnaires de l’aire protégée et les patrouilleurs communautaires » indique Jacyntha Ambinintsoa du WWF, « pour appuyer les sensibilisations contre les feux et le respect des lois en vigueur. Des émissions radiophoniques communautaires seront également prévues. »

La pression sur les aires protégées a augmenté depuis le début des restrictions sanitaires mais les gestionnaires d’aires protégées et les communautés partenaires sont prêts à se battre pour leur sauvegarde. Une lueur d’espoir pour la conservation en ses temps de crise.

Rafr.