Des actions anticipatoires pour soutenir les communautés vulnérables avant El Niño

12 Feb 2024
Madagascar pourrait faire face à une période de sécheresse sévère due au phénomène climatique El Niño qui touche l’Afrique australe.
La Coordinatrice pour la réponse à El Niño et la crise climatique, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies Reena Ghelani, s’est rendue dans le Grand Sud de Madagascar pour sa première mission officielle depuis sa nomination, afin d’observer les activités en cours de préparation à El Niño. « C’est maintenant qu’il faut agir pour réduire l’impact d’El Niño. Le coût de la réponse humanitaire, si nous devions attendre, serait de cinq à dix fois plus élevé », a-t-elle déclaré.
Dans la Grand Sud, où près de 45% de la population dans certains districts fait face à des niveaux aigus d’insécurité alimentaire, les acteurs humanitaires craignent que la sécheresse ne renforce les vulnérabilités.
Lors du précédent épisode El Niño en 2015-2016, la région avait été frappée par une grave sécheresse. En l’absence d’actions anticipatoires à l’époque, le coût de la réponse humanitaire – qui avait duré trois ans – avait été évalué à 180 millions de dollars américains. Depuis le mois de septembre dernier, les Nations Unies et ONG, sous la coordination du BNGRC, ont commencé à mettre en œuvre des actions anticipatoires, telles que la distribution de semences résistantes à la sécheresse, la construction d’infrastructures d’irrigation et les transferts monétaires.
Le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies à Madagascar, Issa Sanogo, a lancé un appel à la mobilisation internationale pour apporter les financements nécessaires à la mise à l’échelle des actions anticipatoires dans le Sud de Madagascar. « C’est l’approche la plus efficace et moins coûteuse et la plus digne pour soutenir les communautés vulnérables avant El Niño », a-t-il souligné.
L’appel humanitaire éclair pour les régions du Grand Sud et du Sud-Est, lancé en septembre 2023 en soutien au plan humanitaire national 2023-2024, vise à apporter une aide humanitaire à 2.6 millions de personnes. Pour cela, 162 millions de dollars sont nécessaires, parmi lesquelles 38,5 millions de dollars devraient être consacrés à l’action anticipatoire. Pour le moment, moins de 10 millions de dollars ont été apportés pour mettre en place ces interventions précoces, dont 4 millions via une allocation du CERF, le fonds d’urgence humanitaire des Nations Unies. L’appel humanitaire éclair est sous-financé, alors que les besoins humanitaires restent aigus, notamment dans les régions qui se remettent encore des conséquences dévastatrices des cyclones de 2022 et 2023.