Déficit des acquis scolaires de 2ème et 5ème années d’études du Primaire

8 Nov 2021

Le Ministère de l’Education nationale (MEN) a mené une évaluation nationale des acquis scolaires de 2ème et 5ème années d’études du Primaire pour l’année scolaire 2019-2020. Au total, 2818 élèves de 2eme année, dont 1 373 garçons et 1445 filles ; et 3794 élèves de 5ème année, dont 53% sont des filles et 47% des garçons, issus de 295 écoles publiques et privées des 22 régions de Madagascar, ont participé aux tests.

La collecte des données pour la 5ème année s’est déroulée en août 2020 tandis que celle de la 2ème année, à cause de l’épidémie de Covid-19, n’a pu être réalisée qu’en février 2021 suite à la suspension des cours dans les classes intermédiaires et au rattrapage effectué durant la période d’octobre à décembre 2020.

Ces évaluations, dont la réalisation a obtenu le financement du GPE (Global Partnership for Education) dans le cadre du Projet d’Appui à l’Education de Base (PAEB), vont permettre de déterminer l’évolution des acquis scolaires depuis la mise en œuvre des réformes préconisées dans le PSE, d’identifier les facteurs scolaires et extrascolaires susceptibles d’influencer les apprentissages et d’avancer des recommandations en relation claire avec les résultats.

Lacunes

Pour les élèves de 2e année d’études scolaires, les résultats de l’évaluation nationale des acquis scolaires pour l’année scolaire 2019-2020 ont révélé qu’au niveau national, le nombre moyen des sons de syllabes correctement lus par minute est de 22, celui des lettres est de 26 ; ce qui est loin du seuil de 45 lclm. En ce qui concerne de la fluidité de lecture des mots familiers, les scores moyen est de 17 mclm.

Les scores moyens de lecture des lettres varient suivant les régions, les scores les plus élevés ont été obtenus par les régions Analamanga (40 lclm), Melaky (35 lclm), Itasy (33 lclm). Par contre, les régions Anosy (15 lclm), Vatovavy Fitovinany (18 lclm) et Menabe (19 lclm) ont eu les scores moyens les plus faibles.

Aussi, les performances des élèves ne sont pas suffisantes en ce qui concerne la lecture. Les filles ainsi que les plus jeunes élèves (moins de 9 ans) ont des meilleurs scores moyens. Il est également à noter que les élèves encadrés par des enseignants de sexe féminin ont mieux réussi que ceux des enseignants de sexe masculin. En outre, le niveau académique et le niveau pédagogique de l’enseignant ont un impact positif sur la performance de l’élève. Il en est de même pour la stabilité procurée par le statut de fonctionnaire car ceci aide l’enseignant à mieux se concentrer sur l’enseignement et à obtenir ainsi de meilleurs résultats pour ses élèves, indique-t-on.

Faut-il souligner que 30 % des élèves ayant participé aux tests ont atteint le seuil minimal de fluidité de lecture (30 à 45 mclm), on peut estimer à 80% leur compréhension. Cette proportion de l’échantillon concerne les élèves compétents et performants selon l’échelle de compétences définie. Ils sont considérés comme disposant de compétence suffisante en lecture pour poursuivre leur scolarité.

Concernant les autres disciplines ayant fait l’objet de l’évaluation, les scores moyens au niveau national sont de 54,3 sur 100 pour le Malagasy, 53,3 sur 100 en mathématiques et 50,72 sur 100 en Français.

Pour les élèves de 5ème année d’études scolaires, les résultats des élèves montrent, dans l’ensemble, une faiblesse généralisée des scores, ce qui traduit un déficit des acquis des élèves.

Le score moyen global est de 45,4 sur 100. C’est en Malagasy que les scores des élèves sont relativement plus élevés avec une moyenne de 51,7. Par contre, les élèves éprouvent beaucoup de difficultés en Français et en Mathématiques. Au niveau des régions, les scores moyens les plus élevés sont obtenus par les régions Anosy (54,2) et Melaky (52,8). Tandis que les scores moyens les plus faibles sont enregistrés par les régions Amoron’i Mania (39,6) et Atsimo Andrefana (38,2). Dans l’ensemble, pour toutes disciplines confondues, les écarts-types sont relativement élevés, cela signifie une hétérogénéité du niveau des élèves, souligne-t-on.

Favoriser l’auto-apprentissage

Pour remédier aux lacunes des élèves et relancer l’élève sur la trajectoire de la réussite pour rehausser le niveau de l’éducation et améliorer l’image de l’école dans la société, de nombreuses recommandations ont été avancées.

En lecture, il est important d’assurer l’effectivité des programmes scolaires en lecture des élèves T2, renforcer la didactique en lecture et mettre à la disposition des élèves (en classe et à la maison) des livres pour la lecture par divers moyens (dotation de manuels, implantation de bibliothèque au niveau de l’école, sensibilisation des élèves à fréquenter les centres de ressources communales, …), a-t-on indiqué.

En mathématiques, le renforcement des compétences des enseignants sur le plan académique et professionnel, la dotation de manuels d’auto-apprentissage aux élèves, la création des matériels didactiques sous forme ludiques pour améliorer l’enseignement/apprentissage, ainsi que l’élaboration des exercices variés pour renforcer les raisonnements mathématiques chez les élèves, sont recommandés.

En français, l’on préconise de familiariser les enseignants et les élèves à des documents authentiques (Documents sonores, livres, séquences vidéo …), d’appuyer l’approche pédagogique utilisée par l’utilisation du TIC.

Concernant le cursus des élèves, la promotion du préscolaire dans tous les établissements scolaires en tant que développeur des aptitudes et des habiletés personnelles et cognitives des enfants est recommandée. En outre, les établissements sont invités à effectuer des cours de remise à niveau pour appuyer les élèves en difficultés. Il est également recommander de doter les écoles des manuels pédagogiques conformes aux programmes scolaires.

Lanja R.