Décision de politique monétaire du 4 novembre 2020

4 Nov 2020

Le gouverneur de la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM), lors de sa prise de parole ce 4 novembre, durant la présentation de la décision du comité monétaire, à Antaninarenina, a signifié que la dépréciation de l’ariary est justifiée. Depuis le début de cette année, a-t-il précisé, l’ariary a déprécié de 12% par rapport à l’euro et de 7,5% par rapport au dollar. « Mais cette dépréciation suit le cours mondial du dollar par rapport à l’euro. En effet, le dollar a perdu 5,5% par rapport à l’euro », a-t-il indiqué.

En moyenne mensuelle, la dépréciation de l’ariary est chiffrée à environ 8%. “Par rapport aux autres pays, l’arairy a tout de même su rester à flot car la roupie mauricienne a, par exemple, déprécié de 16% face à l’euro si le rand sud-africain a déprécié de 34%, toujours face à cette monnaie”, a indiqué le gouverneur de la BFM.

Politique monétaire

Avant cette présentation, le comité monétaire de la BFM s’est réuni ce 4 novembre. Il a ainsi été décidé de poursuivre les mesures qu’elle a prises depuis le début de l’année en réponse à la pandémie du Covid-19.

Le comité a ainsi décidé de maintenir le taux des facilités de dépôt à 0,90% et celui des facilités de prêt marginal à 5,3%. Le niveau global des réserves obligatoires, mais en différenciant le coefficient applicable sur les dépôts en devises de celui sur les dépôts ariary comme suit : le coefficient des réserves obligatoires sur les dépôts en ariary est ramené à 11% et le coefficient sur les dépôts en devises est fixé à 24%.

Dans sa note de conjoncture, il est spécifié que « le taux de refinancement exceptionnel à moyen terme pour les banques, destinés exclusivement à l’appui des micros, petites et moyennes entreprises, de 4,97% et celui pour soutenir les activités des institutions de microfinances de 2,5% sont également maintenus. En outre, un refinancement exceptionnel au taux de 4,97% vient d’être mis en place à la Banque centrale pour les banques qui financent les activités aurifères. »

Secteur monétaire

L’expansion des agrégats monétaires est restée modérée depuis Fin 2019, indique-t-on.  Car, sur les 9 premiers mois de cette année, la base monétaire s’est accrue de 208,8 milliards d’ariary (+4,2%), si elle a baissé de 250,4 milliards d’ariary (-4,8%) en 2019. Cette évolution a été principalement tirée par les interventions de BFM sur le marché monétaire. Celles-ci se sont soldées par une injection nette de 447,7 milliards d’ariary, dont 501,7 milliards d’ariary à l’initiative de BFM afin de renforcer la liquidité bancaire, fortement impactée par les répercussions de la crise sanitaire. A l’instar de la base monétaire, la masse M3 a enregistré une hausse continue de 610,5 milliards d’ariary (+4,8%) au cours des huit premiers mois.

Dans une vision globale, l’Etat projette pour 2020, un déficit budgétaire de 6,7% du PIB avec un TPF attendu de 9,8% à fin 2020, contre 10,4% en 2019. Ce déficit serait couvert en plus grande partie par la contribution extérieure. Par ailleurs, l’Etat préconise également de mobiliser l’intégralité de la facilité de crédit rapide octroyé par le Fonds monétaire international à fin 2020 et envisage de recouvrir aux avances statutaires auprès de BFM. Dans le projet de loi des finances pour l’année 2021, l’Etat table sur un déficit modéré des OGT par rapport à l’année 2020, comptant sur le redressement progressif de l’économie.

Rafr.