Bilan négatif de la lutte contre la corruption à Madagascar
Un bilan accablant de la précédente Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC) a été dévoilé à l’Assemblée Nationale. Sahondra Rabenarivo, Présidente du Comité de pilotage de la SNLCC et du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI), a exposé plusieurs points clés devant les députés, mardi dernier.
En résumé, la lutte contre la corruption à Madagascar piétine. Plusieurs facteurs ont entravé l’atteinte des objectifs de l’ancienne SNLCC, en vigueur jusqu’en 2025. Parmi eux, on note le manque de coordination et de collaboration avec les institutions, l’absence de suivi de la mise en œuvre de la stratégie, ainsi que l’insuffisance de moyens financiers.
L’évaluation a également mis en lumière une corruption de plus en plus envahissante, sans amélioration notable sur les indicateurs internationaux concernant l’évolution de la lutte contre la corruption dans la Grande Île. La corruption freine le développement économique, la protection des ressources naturelles, et l’octroi d’aide sociale. Cela entraîne, entre autres, le non-respect des droits humains et entrave le développement de l’entrepreneuriat ainsi que les investissements dans le pays.
Un autre point soulevé lors de cette présentation est que la SNLCC n’a pas réussi à instaurer et renforcer la confiance du peuple par des sanctions sévères contre les cas de corruption, échouant ainsi à éradiquer l’impunité. De plus, la mise en œuvre de la politique anti-corruption accuse un retard dans les différents secteurs concernés. Il en est de même pour la mise en place des organes spécifiques au niveau des ministères, de la décentralisation, des différents services, ainsi que des entreprises où l’État place des liquidités.
Après les présentations, les représentants de la SNLCC ont été reçus par Justin Tokely, Président de l’Assemblée Nationale. Les consultations régionales sur les secteurs touchés par la corruption, tels que la gestion foncière, l’exploitation des ressources naturelles, le recrutement dans la fonction publique, la justice, et l’administration pénitentiaire, ont été au cœur des discussions. Ces consultations serviront de base à l’élaboration d’une politique nationale de lutte contre la corruption, avec l’engagement de l’Assemblée nationale à soutenir ces efforts pour améliorer la gouvernance et la transparence, indique-t-on.
Loïc Raveloson