Anémie chez les enfants d’âge préscolaire, la carence en fer et la mauvaise qualité de l’alimentation pointés du doigt

1 Feb 2023

L’Unité d’Épidémiologie et de Recherche Clinique de l’Institut Pasteur de Madagascar a conduit une étude pour évaluer les facteurs associés à l’apparition de l’anémie chez les enfants d’âge préscolaire dans les quartiers défavorisés d’Antananarivo. L’étude a été menée à travers l’analyse de données collectées lors du projet AFRIBIOTA, un programme multidisciplinaire qui s’intéresse spécifiquement à la compréhension de l’entéropathie environnementale pédiatrique, un syndrome connu pouvant entraîner la malnutrition infantile chronique, à Bangui (République centrafricaine) et à Antananarivo (Madagascar).

Les enfants d’âge préscolaire font partie des personnes les plus à risque d’anémie, un problème de santé relativement fréquent qui se caractérise par un manque de globules rouges. Ces cellules sanguines servent entre autres à apporter de l’oxygène aux tissus et aux organes. La carence en fer est la cause nutritionnelle la plus commune. L’anémie a diverses conséquences néfastes sur la santé humaine. Les personnes atteintes d’anémie peuvent se sentir fatiguées et s’essouffler plus facilement qu’à l’habitude, car leur cœur doit travailler plus fort pour approvisionner leur corps en oxygène. La maladie a des impacts sur la croissance physique et le développement cognitif chez les enfants. Elle est aussi associée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité infantile.

L’Unité d’Épidémiologie et de Recherche Clinique de l’Institut Pasteur de Madagascar a conduit une étude pour évaluer les facteurs associés à l’apparition de l’anémie. Cette étude a été menée auprès de 414 enfants de 24 à 59 mois provenant du milieu communautaire de quartiers défavorisés d’Antananarivo. Les enfants disposaient de données issues du projet AFRIBIOTA sur les concentrations d’hémoglobine et de ferritine dans le sang qui permettent respectivement de diagnostiquer l’anémie et la carence en fer, explique-t-on. Sur les 414 enfants inclus dans cette analyse, 24,4 % ont eu une anémie. Les facteurs de risque associés à cette maladie sont la carence en fer et le taux élevé de calprotectine fécale, un marqueur biochimique des inflammations du tube digestif, indique l’Institut Pasteur de Madagascar.

“Ces résultats appellent les décideurs en santé publique à renforcer les programmes et les activités axés sur l’amélioration de la qualité de l’alimentation des jeunes enfants et de l’apport en micronutriments pour lutter contre l’anémie, ainsi que les mesures existantes pour réduire le fardeau des maladies infectieuses”, selon l’Institut Pasteur de Madagascar.

L’anémie est un problème de santé publique prévalent dans de nombreux pays à faible revenu. À Madagascar, on manque d’études sur l’estimation de la prévalence de l’anémie et sur les facteurs de risques associés. Pourtant, ces informations pourraient aider les décideurs à améliorer ou à renforcer les interventions de lutte contre l’anémie. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’anémie concerne 25% de la population mondiale ; 42% des enfants de moins de 5 ans ; 40% des femmes enceintes ; un tiers des femmes en âge de procréer. La moitié de ces cas serait attribuable à une carence nutritionnelle en fer. L’anémie causée par un manque d’apport en fer peut être prévenue par une alimentation variée et équilibrée qui couvre les besoins en fer.

 

Méira

 

Crédit Photo: Unicef