98% des lémuriens de Madagascar risquent de disparaître

13 Jul 2020

98% des lémuriens de la Grande Ile sont menacés, révèle l’étude réalisée par l’UICN ou l’union internationale pour la conservation de la nature. Et selon toujours cette étude sortie au début de ce mois de juillet, sur 120 372 évaluations, 32 441 espèces sont menacées d’extinction. Cette étude révèle également de sérieuses menaces pour les baleines franche de l’Atlantique Nord et le hamster européen. Sinon, le champignon le plus cher du monde est aussi menacé d’extinction.

Selon cette étude donc, “près d’un tiers (31%) de toutes les espèces de lémuriens de Madagascar sont aujourd’hui En danger critique, à seulement un pas de l’extinction, et 98% d’entre elles sont menacées. Cette mise à jour conclut une révision de toutes les évaluations de primates africains, indiquant que plus de la moitié de toutes les espèces de primates dans le reste de l’Afrique sont menacées.

Dr Grethel Aguilar, Directrice générale par intérim de l’UICN a indiqué que “cette mise à jour de la Liste rouge de l’UICN révèle l’ampleur réelle des menaces auxquelles sont confrontés les primates dans toute l’Afrique. Elle montre également que l’Homo sapiens doit changer radicalement sa relation avec les autres primates et avec la nature dans son ensemble. Au cœur de cette crise se trouve un besoin urgent de moyens de subsistance alternatifs et durables pour remplacer notre dépendance actuelle à la déforestation et à l’utilisation non durable de la faune et la flore sauvages. Ces résultats mettent formellement en évidence le besoin urgent d’un cadre de biodiversité ambitieux pour l’après-2020, qui canalise des actions de conservation efficaces.

Dr Jane Smart, Directrice mondiale du Groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN, quant à elle, a signifié que “les déclins spectaculaires d’espèces telles que la Baleine franche de l’Atlantique Nord figurant dans la présente mise à jour de la Liste rouge de l’UICN soulignent la gravité de la crise de l’extinction. Sauver le nombre croissant d’espèces menacées d’extinction nécessite un changement transformationnel, soutenu par des mesures visant à mettre en œuvre les accords nationaux et internationaux. Le monde doit agir rapidement pour arrêter le déclin des populations d’espèces et prévenir les extinctions causées par l’homme, avec un cadre de biodiversité ambitieux pour l’après-2020 que le prochain Congrès de l’UICN aidera à définir.

Un lémurien sur trois risque de disparaître

A cause de la déforestation et de la chasse dans le pays, 103 espèces sur les 107 recensés à Madagascar risquent de disparaître, laissant des statistiques effrayantes de 33 espèces en danger certaine d’extinction. “13 espèces de lémuriens ont été placées dans des catégories de menaces plus élevées en raison de l’intensification des pressions humaines. Parmi celles nouvellement classées “en danger critique d’extinction, on trouve le Sifaka de Verreaux (Propithecus verreauxi) et le Microcèbe mignon (Microcebus berthae), le plus petit primate du monde. Ces espèces connaissent un déclin important au fur et à mesure que leurs habitats forestiers sont détruits par l’agriculture sur brûlis, ainsi que par l’exploitation forestière pour le charbon de bois et le bois de chauffage. La chasse constitue une menace supplémentaire pour le Sifaka, bien qu’elle soit illégale et considérée comme tabou ou « fady » dans de nombreuses parties de l’aire de répartition de l’espèce” indique l’UICN.

Russ Mittermeier, Président du Groupe de spécialistes des primates de la Commission de survie des espèces (CSE) de l’UICN a souligné que “grâce à une Stratégie de l’UICN pour la conservation des lémuriens très efficace, développée par notre Groupe de spécialistes des primates de la CSE de l’UICN, nous avons pu collecter plus de 7,5 millions de dollars pour l’initiative Lémuriens de l’IUCN Save Our Species. Grâce à ces fonds, les organisations locales travaillent aujourd’hui sans relâche pour promouvoir l’écotourisme, créer de nouvelles aires protégées communautaires, patrouiller, reboiser et sensibiliser les écoles et les communautés locales à la nécessité de protéger les lémuriens, le trésor de Madagascar. Bien que la situation reste très préoccupante pour la majorité des espèces de lémuriens, il faut cependant souligner que certaines d’entre elles, comme le Lépilémur du Sahafary (Lepilemur septentrionalis), dont les populations ont été gravement réduites, seraient sans doute déjà éteintes sans cet investissement“.

Rafr.