7,6 millions de latrines doivent être construites d’ici 2030

17 May 2022

Jusqu’au 18 mai 2022, une consultation industrielle est organisée au Radisson Blu Ambodivona afin d’engager une réflexion commune sur le développement du marché de l’assainissement dans les zones urbaines, semi-urbaines et rurales de Madagascar. Elle entre dans le cadre de l’étude du marché de l’assainissement domestique à Madagascar menée par l’UNICEF en appui au Ministère de l’Eau, l’Assainissement et l’Hygiène (MEAH) à travers les groupements Hydroconseil et Arafa.

Malgré les efforts déployés par les différents acteurs, le rythme actuel des progrès est insuffisant pour éliminer la défécation à l’air libre d’ici 2030 et atteindre l’objectif du développement durable n°6.2 qui est d’assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles et des personnes en situation de vulnérabilité. A Madagascar, la collaboration et l’implication du secteur privé constituent l’un des piliers essentiels afin de promouvoir un accès universel et durable aux produits et services d’assainissement.

Le marché actuel de l’assainissement a été évalué sur trois segments : la demande des ménages consommateurs, l’offre en produits et services liés aux défis de l’assainissement, l’environnement des affaires incluant les différentes règlementations et régime fiscal y afférent.

Du côté de la demande, l’étude a fait ressortir que 7,6 millions de latrines (soit 6 millions en milieu rural et 1,6 million en milieu urbain) doivent être construites d’ici à 2030. Les ménages cherchent également des latrines facilement lavables, durables et résilientes au changement climatique. En ce qui concerne l’offre, il y a un déséquilibre entre les villes, les zones semi-urbaines et rurales. Ces dernières sont plus défavorisées en termes de couverture et de diversification de produits et services.

Une autre étude de cas montre que chaque enfant de Madagascar aura besoin d’un investissement de $8 par an sur les prochaines 15 années. Ceci est largement inférieur aux pertes liées à de mauvaises conditions en Eau, Assainissement et Hygiène qui représenteraient plus de $ 567 millions par an, soit $25 par personne par an. La taille du marché de l’assainissement, hors filière de collecte et de traitement, serait estimée à $ 34 millions par an en moyenne.

Ainsi, la consultation industrielle permettra aux acteurs du marché de l’assainissement de s’accorder sur les moyens à mettre en œuvre pour faire émerger puis pérenniser des marchés sains et durables des produits innovants et services d’assainissement répondant à la demande, accessibles à tous et gérés en toute sécurité. Durant les deux jours, les constats de l’étude seront présentés puis validés conjointement. Ensuite, les participants incluant le Gouvernement à travers le Ministère en charge de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, le secteur privé dont les industriels producteurs et fournisseurs, les institutions bancaires et microfinance, les acteurs du secteur Eau, Assainissement, Hygiène, les membres des organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers, travailleront afin d’une part, d’identifier des solutions pour développer le marché de l’assainissement et d’autre part, de réfléchir à un plan d’actions à court, moyen et long terme pour leurs déploiements.