50 millions de dollars de la Banque mondiale pour la réduction des risques de catastrophe

13 Dec 2019

La Banque mondiale a approuvé le 12 décembre 2019 en faveur de Madagascar, un don à l’appui des politiques de développement pour la gestion des risques de catastrophe d’un montant de 50 millions de dollars, assorti d’une option de tirage différé en cas de catastrophe (Cat DDO)*. Consenti par l’Association internationale de développement (IDA)**, ce don s’accompagne d’un cofinancement de 10 millions d’euros (équivalent à 11,7 millions de dollars) de l’Agence française de développement (AFD).

« Alors que nous approuvons ce financement, mes pensées vont aux familles récemment touchées par le cyclone Belna dans le nord-ouest de Madagascar, a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, Représentante de la Banque mondiale à Madagascar. Ce programme vise précisément à renforcer les capacités du pays à se préparer aux catastrophes naturelles et à fournir le financement nécessaire pour apporter une aide immédiate à ceux qui en ont besoin. »

Le nouveau don fournira à Madagascar un accès rapide à des fonds au lendemain d’une catastrophe naturelle, tout en appuyant les réformes clés qui renforceront le système national de gestion des risques de catastrophe ; la résilience financière aux catastrophes ; et l’intégration de la résilience aux catastrophes naturelles et aux chocs climatiques dans l’aménagement territorial et urbain. Les fonds seront disponibles en cas de catastrophe pour une période de trois ans, renouvelable une fois pour la même durée, suivant la signature de l’accord de financement. L’option de tirage différé sera déclenchée en cas de déclaration d’état d’urgence nationale, conformément à la législation malgache.

« Les dommages et les pertes causés par les catastrophes ont une forte incidence économique et budgétaire sur Madagascar et peuvent réduire à néant des années de progrès. Les catastrophes touchent de manière disproportionnée les plus vulnérables et, en l’absence de mesures adéquates, constituent donc un obstacle important à la réduction de la pauvreté », souligne Michel Matera, spécialiste senior des questions urbaines à la Banque mondiale et responsable du projet.

Madagascar est l’un des pays du monde les plus exposés aux risques de catastrophe. Entre 2009 et 2018, la Grande Île a été frappée par 27 cyclones et tempêtes tropicales, tous suivis d’importantes inondations. Selon une récente étude de modélisation des risques de catastrophe, les pertes annuelles liées aux cyclones et aux inondations se chiffrent en moyenne à 100 millions de dollars, tandis que la probabilité de dommages supérieurs à 240 millions et 600 millions de dollars par an s’élève respectivement à 10 et 5 %. Outre son exposition aux aléas naturels, Madagascar est également vulnérable aux épidémies. Les épidémies ont représenté 35 % des chocs subis par le pays entre 2005 et 2018, et les cyclones 33 %.

« Il est important que l’Agence française de développement aide le gouvernement à réformer la gestion des risques de catastrophe tout en apportant une assistance financière immédiate en cas de catastrophe. Cette approche vient compléter les projets d’infrastructure financés par l’AFD dans les principales villes de Madagascar, souligne Jérôme Bertrand-Hardy, directeur de l’AFD à Madagascar. C’est la toute première fois que l’AFD participe à un financement assorti d’une option de tirage différé et nous sommes très heureux qu’il ait été préparé conjointement avec un partenaire majeur, la Banque mondiale, au profit de Madagascar ».

Madagascar a entamé la transition d’une approche axée sur les opérations de secours aux sinistrés vers une approche centrée sur la gestion proactive des risques de catastrophe et sur des mesures visant à accroître la résilience climatique. Depuis 2015, le pays a considérablement renforcé son cadre de gestion des risques de catastrophe. Mais, malgré ces progrès, ce cadre présente encore plusieurs lacunes stratégiques, financières et sectorielles. Grâce à ce financement, Madagascar renforcera son cadre institutionnel et ses mécanismes de coordination pour faire progresser son programme national d’adaptation aux catastrophes et au changement climatique. Cet instrument renforcera également la capacité financière du gouvernement à faire face aux catastrophes et prévoira la mise en place d’un système de protection sociale qui répondra aux chocs et permettra d’acheminer l’aide aux populations pauvres concernées.

Les financements assortis d’une option de tirage différé en cas de catastrophe sont des instruments financiers relativement nouveaux pour les pays IDA. Celui de Madagascar est le cinquième de ce type en Afrique après les Seychelles, le Kenya, le Malawi et Cabo Verde.

 

* L’option de tirage différé en cas de catastrophe (Cat DDO) est une ligne de crédit conditionnelle qui fournit un financement immédiat aux pays en cas de catastrophe naturelle. Elle aide à développer la capacité d’un pays à gérer les risques de catastrophe naturelle et doit s’inscrire dans une stratégie élargie de gestion préventive des risques.

** L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.

Source : Communiqué de la Banque Mondiale