29,5% des cas de viol ont abouti à une grossesse

3 Apr 2023

Le mouvement Nifin’Akanga a publié un film intitulé “Plaie ouverte” qui met en avant les témoignages de victimes de viol et inceste, et dépeint la réalité difficile de ces violences à Madagascar. D’après Nifin’Akanga, comme les sujets y afférents sont tabous, et que la loi reste peu appliquée, les victimes de viols sont doublement voire triplement victimes.

A Madagascar, de nombreux cas de viol et inceste sont dissimulés, minimisés et camouflés dans la société car les sujets y afférent sont tabous. Les arrangements à l’amiable et la corruption persistent auprès des autorités, des bureaux de Fokontany jusqu’au Palais de Justice, en passant par les forces de l’ordre, surtout dans les régions et les zones éloignées, souligne Nifin’Akanga. De plus, la loi reste peu appliquée, voire bafouée, et les peines infligées demeurent légères comparées aux séquelles à vie que les agresseurs laissent sur leurs victimes.

A travers un film intitulé “Plaie ouverte”, le mouvement Nifin’Akanga veut démontrer que les victimes de viol sont doublement voire triplement victimes, selon Nifin’Akanga. D’abord d’abus sexuels, puis de jugement et si elles sont enceintes, elles sont contraintes de garder l’enfant issu de l’agression car l’interruption thérapeutique de grossesse est strictement interdit à Madagascar.

D’après une enquête menée par Nifin’Akanga en 2019, 61% des violences envers les femmes sont des viols et agressions sexuelles. 29,5% des cas de viol ont abouti à une grossesse et 39,5% des violées ont avorté. Le mouvement Nifin’Akanga qui est un mouvement féministe pro-choix milite entre autres pour des avortements sécurisés. Il s’engage à protéger les femmes et à changer les lois, notamment en soutenant l’interruption thérapeutique de grossesse.

A Madagascar, les trois premières raisons des avortements sont la grossesse précoce (23,21%), autre (20,29%), et la grossesse non désirée. La réponse “autre” en deuxième raison englobe trois causes graves, dont le viol (15,36%), l’inceste (6,54%) et les raisons médicales et/ou thérapeutiques (78,1%). Ces chiffres diffusés par le mouvement Nifin’Akanga proviennent des résultats d’une enquête effectué à Madagascar en 2021 sur un échantillon de 4 478 personnes, dont 3 568 femmes et 910 praticiens.

Méira