220.000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire immédiate en raison de l’impact catastrophique du cyclone Gamane

11 Apr 2024

4 régions, à savoir Analanjirofo, Diana, Atsinanana et SAVA, ont été touchées lors du passage du cyclone Gamane sur Madagascar au mois de mars dernier.

En réponse aux ravages causés par le cyclone tropical, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a participé le 30 mars 2024 à une évaluation aérienne conjointe menée par les partenaires humanitaires et le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC).

Selon les premiers rapports de cette évaluation aérienne, plus de 535.000 personnes ont été touchées dans 33 communes inondées. L’on recense aussi 18 personnes tuées et 22.000 personnes déplacées.

Par ailleurs, près de 19.000 maisons ont été inondées et d’importants dégâts ont été signalés sur les routes et les infrastructures essentielles, dont 22 centres de santé et 135 écoles. Plusieurs milliers d’hectares de rizières ont aussi été inondées et ensablées, mettant en péril les moyens de subsistance des populations des zones touchées.

Suite à la décision du gouvernement de Madagascar de déclarer l’état de sinistre nationale, les partenaires humanitaires travaillent en étroite coordination avec les autorités nationales et locales et cherchent à apporter immédiatement une assistance d’urgence à 165 000 personnes, notamment en matière d’abris, de nourriture, d’eau et d’assainissement, de soins de santé, d’éducation et de protection. L’on sait que la majorité des familles déplacées sont désormais temporairement hébergées par des proches. Une minorité est encore restée dans les centres d’évacuation. A noter cependant que la plupart a toujours besoin d’une aide urgente, notamment pour pouvoir rentrer chez elles.

L’Organisation internationale pour les migrations indique que les fournitures d’urgence disponibles dans le pays sont sur le point d’être épuisées, les stocks ayant été utilisés pour aider les populations touchées par les catastrophes depuis le début de l’année. De plus, les conditions d’accès dans les zones touchées par le cyclone tropical restent difficiles, avec un soulagement apporté par voie aérienne ou maritime en raison des dommages causés aux routes et aux ponts.

Des fonds supplémentaires sont ainsi nécessaires de toute urgence pour soutenir les efforts de secours dans un contexte de ressources limitées disponibles.

Madagascar est très exposé aux aléas naturels et se classe parmi les 10 pays les plus vulnérables au changement climatique au monde. Au cours des dernières années, le pays a été confronté à une succession de catastrophes résultant de sécheresses, d’inondations et de cyclones, entraînant des morts, des dégâts importants aux habitations, aux infrastructures critiques et aux actifs productifs, et entraînant des déplacements massifs de population. Les impacts des risques naturels sont aggravés par une dégradation généralisée de l’environnement, avec désormais un tiers des ressources terrestres de l’île touchées par l’érosion, avec de graves effets sur la capacité des populations à s’adapter et à résoudre durablement le problème.

L’OIM lance un appel à un soutien urgent pour faire face à la crise humanitaire à Madagascar.

Avant le cyclone, les Nations Unies estimaient que 2,3 millions de personnes avaient un besoin urgent d’aide humanitaire à Madagascar. Un total de 90 millions de dollars avaient été demandés dans le cadre de l’appel éclair 2024, qui est actuellement financé à moins de 20%, avec moins de 15 millions de dollars reçus à ce jour.

Sans soutien financier supplémentaire, les efforts de secours pourraient être compromis, laissant des milliers de personnes dans une situation d’extrême vulnérabilité. On estime que 220 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire immédiate en raison de l’impact catastrophique du cyclone tropical Gamane dans le nord-est de Madagascar, indique l’OIM.