Une situation économique caractérisée par un environnement inflationniste en 2022

8 Feb 2023

Selon la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM), la situation économique en 2022 a été caractérisée par un environnement inflationniste qui a pesé sur l’activité. Elle s’explique principalement par l’augmentation des coûts de production, amplifiée par les effets négatifs des aléas climatiques, indique-t-on.

Entre novembre 2021 et novembre 2022, le taux d’inflation en glissement annuel a été de 10,8 %. Sur la même période, les prix du riz ont augmenté de 6,7 %, ceux de l’énergie de 14,7 %4 et l’IPC sous-jacent, reste du panier de consommation, a augmenté de 11,6 %.

La BFM de poursuivre que les estimations du cadrage macroéconomique tablent sur une croissance du PIB de 4,2 % en 2022, après avoir été de 4,4 % en 2021.

Contrairement à l’évolution attendue en octobre 2022, pour le dernier trimestre de l’année, les perceptions des dirigeants d’entreprise recueillies en janvier 2023 indiquent une baisse d’activités entre le troisième et le quatrième trimestre de 2022. L’Indicateur synthétique des Activités des Entreprises3 (IAE) a été de -7,4 %, contre une prévision de +7,6 %. Un taux de +38,7 % a été enregistré au troisième trimestre.

Perspectives

Les dernières projections tablent sur un ralentissement du taux d’inflation mondiale passant de 8,8 % en 2022 à 6,6 % en 2023. La croissance mondiale devrait ralentir à 2,9 % en 2023, après avoir été de 3,4 % en 2022. En excluant les récessions mondiales de 2009 et 2020, il s’agirait de l’une des plus faibles performances économiques enregistrées sur les vingt dernières années.

Une récession de l’économie mondiale est à craindre en cas d’aggravation de l’inflation, de durcissement des politiques économiques ou des tensions financières, de nouvelles vagues de contaminations de la Covid-19 et que plusieurs pays devraient restreindre de nouveau leurs activités économiques.

Concernant l’économie malgache, le dernier cadrage projette une hausse de 0,7 point de pourcentage de la croissance économique, soit à un niveau de 4,9 % en 2023. Elle est expliquée essentiellement par l’accroissement des dépenses d’investissements publics et privés. Les effets de cliquet, les effets d’entrainement de la hausse des prix de l’énergie, les éventuelles hausses retardées des prix du riz (par rapport à celle au niveau international) conduiront à un taux d’inflation de l’ordre de 8,5 %, en glissement annuel de fin de période, et de 9,2 % pour la variation des moyennes des IPC.

Le contexte international continuera d’influencer la situation des paiements extérieurs du pays. Au niveau du commerce international, les exportations seront stimulées par le développement des produits phares tels que les produits miniers, grâce à la hausse de la demande et du prix sur le plan international. Les entreprises franches continueront également d’apporter leur soutien à la croissance des exportations. Les produits agricoles traditionnels comme la vanille et le girofle, ainsi que ceux des entreprises franches apporteront également leur soutien à la croissance des exportations.

Le secteur du tourisme a été affecté par la crise sanitaire, mais avec la reprise des voyages et l’assouplissement des restrictions, les recettes de ce secteur devraient continuer à s’améliorer. Pareillement, les paiements des dividendes devraient repartir à la hausse avec le retour à la normale des activités des entreprises. Par ailleurs, la réhabilitation des infrastructures dans le secteur minier soutiendra la croissance des flux d’investissements directs étrangers, selon la BFM.

Au niveau des finances publiques, la Loi des Finances Initiale de 2023 table sur un déficit des Opérations Globales du Trésor (OGT), base caisse, de -6,9 % du PIB pour l’année 2023. L’Etat projette une cible de taux de pression fiscale nette de 12,1 % en 2023. Une hausse des dépenses en capital sur financement externe serait également prévue. Pour financer le déficit, l’Etat aurait recours aux avances statutaires, à une émission des titres publics et à une mobilisation des ressources mises à la disposition par le FMI.