Un taux de rapatriement de devises de 86,14% en 2020

27 Jan 2021

Nette amélioration. Un rapport sur le suivi annuel des rapatriements des devises souligne que 4 370 milliards ariary ont été rapatrié de façon effective en 2020, sur un engagement de rapatriement de 5 000 milliards ariary. Soit un taux de rapatriement de 86,14%.  Une autre vague de rapatriement des devises est, par ailleurs, attendue d’ici le mois de mars, ce qui devrait booster les résultats globaux.

Dans les couloirs du ministère de l’Economie et des finances (MEF), la tendance est d’ailleurs à l’optimisme. Le montant total des devises rapatriées a connu une constante augmentation au cours des quatre dernières années. Depuis 2017, plus de 25 000 milliards ariary ont été rapatriés.

Cette bonne performance est en majeur partie attribuée au déploiement du Système Intégré de Gestion des Opérations de Changes (SIG-OC), chargé de gérer les exportations et les importations. Il permet, de façon pratique, d’informatiser et d’automatiser le processus de traitement des dossiers liés au change.

Gestion des dossiers en ligne

La mise en place du SIG-OC est plutôt appréciée par les opérateurs économiques, qui y voient un moyen rapide et sécurisé de déposer leurs demandes en ligne, sans devoir se déplacer physiquement auprès des banques. « Le système nous permet de consulter facilement et en temps réel, l’évolution de nos demandes. Il nous permet également d’extraire et d’utiliser des données à des fins statistiques par exemple. On gagne en productivité » explique un opérateur économique.

Les banques y trouvent également leur compte, puisque le système informatisé leur donne la possibilité de gérer en ligne l’ensemble des dossiers d’imports et exports de leurs clients.  Du côté de l’Administration, le système permet entre autres une meilleure traçabilité et un meilleur suivi de l’évolution des opérations de change.

Selon les explications des analystes économiques, la nette amélioration du taux de rapatriement des devises amorcée par la mise en place du SIG-OC est un sérieux atout pour la santé de l’ariary. En effet, les devises rapatriées devant être cédées sur le marché interbancaire des devises (MID), les offres augmentent.  « Le système, tel qu’il est, contribue d’ailleurs certainement à freiner la dépréciation de l’ariary » nous confie un observateur avisé.

Bonne gouvernance et dématérialisation

Le SIG-OC serait également vu d’un bon œil du côté des bailleurs de fonds, qui ont déjà émis par le passé des recommandations sur la nécessité de procéder à la dématérialisation des services publics. Le SIG-OC répond d’ailleurs a un objectif précis, celui de contribuer à l’amélioration de la bonne gouvernance et de la transparence de gestion.

L’Etat, à travers le MEF, a démontré ces dernières années une volonté d’appliquer la tolérance zéro. Dans le cadre des infractions liées au rapatriement des devises, le blocage des domiciliations sont systématiquement appliquées en cas de carence. « Mais pour permettre aux opérateurs de ne pas être bloqués  trop longuement, des mesures d’assouplissement peuvent être appliquées » précise toutefois une source auprès du MEF.

Dans certains cas d’infraction à la législation des changes, le ministre de l’Economie et des Finances avaient déposé des plaintes sur les recommandations du Gouvernement.

 Mika Ramionona