Un plan de relance pour le secteur privé en préparation

7 May 2020

A Madagascar, la réponse au COVID-19 de la part du Groupe de la Banque mondiale se chiffre à un montant de 271 millions de dollars. La Banque Mondiale consacre une partie de cette aide à la relance du secteur privé et à la préservation de l’économie. Des lignes de financement de l’ordre de 35 millions de dollars en appui au secteur financier et au secteur réel sont à l’étude. L’allocation de 5 millions de dollars pour soutenir le secteur tourisme est également en discussion.

Un plan de relance pour le secteur privé est actuellement préparé par le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, avec le soutien de la Banque mondiale. Ce plan vise notamment à répondre aux inquiétudes des employés par une approche de sauvegarde de l’emploi et des revenus du secteur formel et informel. L’esprit du plan vise également à accompagner et soutenir les secteurs économiques et les entreprises faces aux incertitudes.

Dans l’attente de la finalisation et du chiffrage du plan de relance, l’IFC a commencé à étudier la mise en place des lignes de financement de l’ordre de 35 millions de dollars en appui au secteur financier et au secteur réel. Ces lignes de financement auront pour bénéficiaires ultimes les petites et moyennes entreprises ainsi que les paysans.

Fonds de Garantie Partielle de Portefeuille

Dans le cadre de son appui à l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PMEs), la Banque mondiale va aussi ajouter deux nouveaux guichets additionnels dans le Fonds de Garantie Partielle de Portefeuille, géré par SOLIDIS. Il s’agit d’un guichet pour les crédits restructurés au niveau des Banques et des institutions de micro- finance, et un guichet de soutien direct aux PMEs « assistance aux PMEs affectés ».

L’objectif est de mettre à disposition des garanties partielles de portefeuille aux banques et aux institutions de microfinances pour soutenir l’octroi de crédit aux PMEs qui sont affectées par l’impact du COVID-19 à Madagascar. Ces deux guichets additionnels s’ajoutent aux deux déjà existant, un guichet pour les PMEs et un guichet pour le secteur de l’agribusiness.

Une aide de 5 millions de dollars pour le secteur tourisme

Dans le secteur du tourisme, la Banque est en discussion avec le gouvernement pour l’allocation de 5 millions de dollars pour venir en aide aux entreprises et opérateurs touristiques afin de financer partiellement les salaires sur une durée limitée dans le but d’éviter le chômage technique et la cessation des activités.

Le financement couvrira également une assistance technique pour la réouverture de la desserte aérienne et la communication de crise. 1 000 entreprises touristiques établies dans les zones du projet Pôles intégrés de Croissance (PIC) bénéficieront de cet appui. L’appui pourra par la suite être élargi à Antananarivo et d’autres régions suivant une restructuration des fonds du projet.

Préservation de l’économie

En coordination avec d’autres partenaires au développement, la Banque mondiale se positionne pour répondre à un important gap de financement généré par l’effondrement de l’activité économique et des recettes de l’Etat, avec comme objectif principal de préserver l’économie à travers une provision d’appuis budgétaires.

Outre le déboursement en mars de l’aide budgétaire soutenant le capital humain pour un montant de 100 millions de dollars, un solde de 35 millions de dollars dans le cadre de la gestion des risques de catastrophe (Cat-DDO) est également mobilisable pour la réponse à la crise COVID-19.

Par ailleurs, la Banque mondiale prépare un financement supplémentaire d’urgence de 50 millions de dollars, qui devrait permettre au gouvernement d’honorer les dépenses prioritaires, de mobiliser des ressources supplémentaires pour les programmes de soutien aux populations vulnérables et de maintenir une réserve de financement pour faire face à une éventuelle détérioration de la situation ou d’autres chocs imprévus.

Ony Rabe