Un atelier national sur la sauvegarde sociale dans les aires protégées

7 Oct 2020

En 2003, le congrès international des parcs renforce le discours sur la gestion durable des aires protégées. Le mot d’ordre à la suite de ce congrès est que les communautés locales et les populations indigènes ne doivent pas être mises dans une situation de précarité à la suite des actions de conservation. Durant ce congrès Madagascar s’est prononcé sur sa volonté d’associer la gestion durable des écosystèmes naturelles avec la réduction de la pauvreté, avec comme ambition de partir de 1,7 millions d’ha d’aires protégées à 6 millions d’ha à travers la mise en place des systèmes des aires protégées de Madagascar (SAPM). Plusieurs acteurs se sont joints au sein du commission du SAPM pour concrétiser cette ambition en développant les documents cadre et manuels pour atteindre cet objectif [8]. Cette vision Durban a permis la mise en place de 80 Nouvelles Aires Protégées (NAP). En 2020, le pays en compte plus de 140 AP.

L’atteinte de l’objectif de gestion durable des aires protégées et réduction de la pauvreté reste encore controversé à Madagascar. L’utilisation des ressources naturelles a été depuis des décennies la base de l’économie des communautés à proximité des zones actuellement promulguées comme AP. Souvent les règles de gestion imposées par les AP sont en désaccord avec l’usage coutumière de ces ressources comme la déforestation à des fins agricoles et/ou énergétiques. Instaurer la gestion durable devient ainsi complexe suite à cette forte dépendance aux ressources protégées combinées avec une situation de précarité inquiétante de ces communautés locales affectées par les AP.

Reconnaissant cette forte dépendance des communautés locales à ces ressources gérées dans les AP, une politique, stratégie et pratique de sauvegarde sociale s’est concrétisée lors de la mise en place des NAP. Plusieurs documents cadres ont été élaborés afin d’harmoniser l’opérationnalisation de cette politique de sauvegarde sociale avec l’exigence que toutes les AP doivent disposer d’un outil de gestion de référence en matière de sauvegarde sociale.

Afin de mieux comprendre, l’application de cette politique de sauvegarde sociale et comment elle permet de concilier la gestion durable des aires protégées avec la réduction de la pauvreté, un projet de recherche a été conduite par le Laboratoire des Recherches Appliquées de l’ESSA- Forêt avec l’Université de Bangor pour éclaircir sur les bonnes pratiques et nouvelles approches en matière de sauvegarde sociale dans les aires protégées.

Arrivant au terme d’une recherche participative sur la politique, stratégie et pratique de sauvegarde sociale dans les AP, ledit projet de recherche en collaboration avec plusieurs acteurs clés de la conservation va mener un atelier national de partage et de dialogue interinstitutionnel abordant diverses thématiques sur la sauvegarde sociale dans les AP. Un atelier qui aura lieu le 08 et 09 0ctobre 2020 dans l’Enceinte SOANALA MEDD AmbatobePAGE/GIZ.

L’atelier national est l’occasion : (i) d’éclaircir sur les réformes clés pour une meilleure pratique de sauvegarde sociale dans les AP ; (ii) de rediscuter avec les parties prenantes de la conservation des recommandations issues de nos travaux de recherche. Plusieurs sessions interactives seront conduites tout au long de l’atelier pour consolider et finaliser les nouvelles approches pour que la gestion durable des aires protégées de Madagascar se concilie avec la réduction de la pauvreté.