Surpêche, les OSC appellent l’UE et le Gouvernement malgache à soutenir la résolution de la CTOI

27 Mar 2023

Un peu moins de 20 ONG et organisations de la société civile demandent à l’Union européenne (UE) de faire preuve d’un leadership responsable en adhérant à la résolution récemment adoptée par la Commission des Thons de l’Océan indien (CTOI), dans l’intérêt des stocks de thon tropical de l’océan indien et des nombreux autres pays et communautés qui en dépendent. Elles appellent également le Gouvernement malagasy à défendre les droits des communautés côtières et de collaborer avec d’autres pats côtiers pour réclamer la justice océanique et continuer à soutenir la résolution de la CTOI.

Cette résolution de la CTOI , adoptée au Kénya en février 2023, vise à améliorer la gestion des dispositifs de concentration de poissons (DCP) dérivants utilisés par les thoniers senneurs industriels de l’Union européenne pour attirer les thons. Cette résolution entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Elle prévoit entre autres une réduction progressive du nombre de DCP dérivants autorisés par navire de 300 à 250 la première année et à 200 jusqu’en 2025.

La résolution de la Commission des Thons de l’Océan indien adoptée en février 2023 charge également le comité scientifique de la CTOI de recommander avant la fin de l’année 2023 des mesures de gestion appropriées pour les dispositifs de concentration de poissons (DCP) dérivants. Des mesures fondées sur des données scientifiques crédibles. Par ailleurs, conformément à l’approche de précaution, une fermeture de 72 jours des DCP dérivants entrera automatiquement en vigueur en 2024, à moins que des données scientifiques crédibles produites par le comité scientifique ne montrent que cette approche ne contribuera pas à la reconstitution des stocks.

Avant cette résolution de la CTOI, aucune mesure de conservation significative et efficace n’a été mise en œuvre dans l’Océan indien. La reconstitution de stock est ainsi mise en péril du fait que mes DCP dérivants capturent des espèces juvéniles, tandis que des poissons comme le thon obèse et l’alcabore sont surexploités dans la région. L’alcabore de l’Océan indien a même été déclaré en état de surpêche dès 2015. Outre les effets néfastes des DCP dérivants sur les populations de poissons juvéniles, l’utilisation des DCP entraîne également des niveaux élevés de prises accessoires d’espèces en voie de disparition, menacées et protégées, ainsi que des enchevêtrements , une pêche fantôme, une pollution marine et des dommages aux écosystèmes sensibles lorsqu’il sont perdus ou abandonnées, alertent les ONG et les OSC.

A Madagascar, les ONG et OSC se disent profondément préoccupées quant à la quasi-inexistence des efforts mis en œuvre pour mettre fin à la surpêche du thon et des espèces apparentées. “Cette surpêche met en péril les moyens de subsistance des pêcheurs locaux de Madagascar”, soutiennent-elles.

L’inertie face à la surpêche constatée actuellement a conduit les ONG et OSC à lancer un appel à l’intention de l’Union européenne et au Gouvernement malagasy, pour que respectivement ils fassent preuve de leadership responsable et défendre davantage les droits des communautés côtières, en adhérant à la résolution de la CTOI et en continuant de la soutenir.

 

Méira