
Sidi Ould Tah élu président de la Banque africaine de développement
Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD) ce jeudi 29 mai 2025 à Abidjan, à l’issue du troisième tour de scrutin lors des Assemblées générales de l’institution. Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, qui aura dirigé la BAD durant deux mandats. Cette élection marque une volonté affirmée des pays africains de renforcer leur influence au sein de la gouvernance panafricaine, Sidi Ould Tah ayant obtenu un large soutien des États régionaux face à des candidats soutenus par les actionnaires non-régionaux.
Âgé de 61 ans, Sidi Ould Tah est un haut fonctionnaire mauritanien doté d’une solide carrière dans les sphères économiques africaines et internationales. Ancien ministre de l’Économie et du Développement de la Mauritanie, il a dirigé la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) depuis 2015, où il a notablement renforcé les financements en faveur des pays africains. Trilingue et reconnu pour son approche discrète mais stratégique, il incarne un profil technocratique et consensuel, façonné par des décennies de coopération multilatérale.
La coopération entre Madagascar et la BAD figure parmi les plus denses du continent. Le portefeuille actif actuel comprend 87 projets pour un montant cumulé de plus de 7,4 milliards de dollars. L’appui de la BAD couvre des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, l’eau, les infrastructures, ou encore la gouvernance, à travers des dons et des prêts concessionnels. Le ministère de l’Économie et des Finances pilote plusieurs de ces projets, avec pour objectif de renforcer la résilience économique et de réduire la pauvreté dans la Grande Île.
Présente à Abidjan, la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, également gouverneure de la BAD pour Madagascar, a réaffirmé l’engagement du pays à consolider cette coopération. L’élection de Sidi Ould Tah ouvre ainsi une nouvelle page dans les relations entre la BAD et ses États membres, dans un contexte de défis économiques majeurs et de recherche de solutions innovantes pour un développement inclusif en Afrique.