Sécheresse et déficit pluviométrique : Des difficultés d’approvisionnement en eau potable
En raison de la sécheresse et du déficit pluviométrique cette année, plusieurs régions de Madagascar connaissent actuellement une baisse substantielle des ressources en eau. La situation engendre des difficultés d’approvisionnement en eau potable dans des régions telles qu’Analamanga et Matsiatra Ambony, notamment pour les villes d’Antananarivo et de Fianarantsoa. Face à l’urgence, des solutions techniques sont mises en œuvre dans le chef-lieu de la Haute Matsiatra, sous la coordination du Ministère de l’eau, de l’assainissement, et de l’hygiène.
Dès que l’alerte a été donnée suite à la baisse du niveau de l’eau au barrage situé au lac d’Antarambiby, des solutions techniques ont été mises en œuvre. Le vendredi 20 novembre, 4 motopompes ont été installées à Antarambiby, avec une capacité de 250 m3 par heure. Par la suite, elles ont été renforcées, le 23 novembre, par l’installation d’une motopompe du BNGRC, et grâce également à l’accord des gardiens des traditions locales puisque la zone est située sur un site sacré. Une cellule de crise est en place à Fianarantsoa, depuis le 23 novembre, présidée par le Gouverneur de la Région Haute Matsiatra, Razafindrafito Lova Narivelo.
Sous la coordination du Ministère de l’eau, plusieurs entités publiques et privées conjuguent leurs efforts dans une grande action d’urgence. En amont, la société Bionex se charge de la purification de l’eau, tandis que la Jirama assure l’approvisionnement en eau des citernes d’eau de 10 m3 vers 8 fokontany, identifiés comme étant les plus en difficulté. D’autre part, le Ministère de l’eau va installer une de ses machines de purification à Ambatomena où existe une source d’eau non-potable ; d’autre part, l’exécution d’un forage à Antarambiby est également à l’étude. Par ailleurs, la commune urbaine de Fianarantsoa ainsi que l’Université ont été sollicitées pour positionner leurs camions citernes respectifs à l’hôpital de Tambohobe et celui d’Andrainjato . Face à la situation, la commune urbaine de Fianarantsoa va d’ailleurs publier un arrêté municipal concernant les mesures relatives à l’utilisation de l’eau en pareille circonstance. Quant Ministère de l’eau, outre son action face à l’urgence, il prévoit de terminer dans les meilleurs délais toutes les infrastructures prévues pour cette année 2020, autant à Fianarantsoa qu’ailleurs dans le pays.
Pour Antananarivo, les mesures de renforcement pris à très court terme sont l’augmentation des citernes d’eau au niveau des fokontany ainsi que leur approvisionnement. Des activités d’augmentation de la production de Mandroseza sont effectives augmentant de plus de 1000m3/h.
Madagascar fait face, depuis des années, aux différents impacts du changement climatique : grandes périodes de sécheresse ou de très fortes pluies provoquant des inondations catastrophiques, outre les cyclones dont trois, en moyenne, sont violents à chaque saison. Des programmes de résilience sont mis en place dans plusieurs domaines, tels que l’approvisionnement en eau potable, la santé, la sécurité alimentaire et la nutrition, ou encore l’agriculture. Par ailleurs, force est de constater que les effets néfastes des feux de forêt de brousse exacerbent également les impacts du changement climatique. D’aucuns n’ignorent que la protection et la conservation des couverts forestiers est l’élément central pour la pérennité des services écologiques, tels que l’eau. Plus que jamais, l’implication de tous, dans des actions citoyennes, en faveur de l’eau et de l’environnement en général, constitue la première des urgences.