Refonte de la liste électorale : des doutes persistent

6 Oct 2022

La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a récemment invité les techniciens et les responsables des partis politiques, les organisations de la société civile  et les médias pour la présentation du logiciel dénommé Système Informatisé de Gestion des Listes Electorales (SIGLE) destiné à l’établissement des listes électorales et du Registre Electoral National.

Le Président de la CENI a alors assuré que le logiciel pour le traitement des données, fera l’objet d’audit lors de la clôture provisoire puis lors de la clôture définitive de la refonte totale des listes des électeurs et du registre électoral national.

Dama Arsène Andrianarisedo a réitéré la volonté de la CENI à collaborer avec les techniciens des parties prenantes aux élections afin d’optimiser le logiciel et surtout de mettre en place un climat de confiance pour arriver à un processus électoral bien organisé, fiable et inclusif garant de l’apaisement.

La CENI, qui a voulu jouer la carte de la transparence, semblent ne pas avoir convaincus les partis politiques et les organisations de la société civile. En effet, de nombreux doutes persistent et des plusieurs questions se posent.

Plus que de donner de la visibilité indispensable au traitement de la liste électorale, des doutes et craintes existent suite aux présentations, indique d’ailleurs le parti Roso ho an’ny Demokrasia Sosialy (RDS). Selon ce parti, en effet, plusieurs questions se posent à leur sujet et des réponses précises et claires sont requises.

Le RDS estime que l’audit indépendant sur la fiabilité et le problème sécuritaire des logiciels devrait se faire avant leur utilisation. Le parti se demande, par ailleurs, si le choix de l’auditeur indépendant résulte d’un consentement préalable des parties prenantes.

N’assiste-t-on pas à une mascarade de consensus ou à un simple principe de « faire-valoir », de fait accompli ? Telle est la question que se pose le RDS. En effet, selon ce parti, le mixage du traitement des données de saisie n’augure aucune fiabilité. Les 5.000 tablettes ne couvriront que 25 % des fokontany, le reste étant effectué manuellement.

Concernant la consolidation finale du fichier central, au niveau de chaque district et national, les partis politiques et les organisations de la société civile attendent de la Commission électorale nationale indépendante qu’elle mette en place un procédé permettant de lever toute suspicion et donner place à un climat de confiance et de sérénité. La CENI est aussi appelée à assurer en tout état de cause la transparence, la sincérité, la liberté et l’universalité des suffrages, ainsi que la garantie qu’aucun acteur électeur ne sera exclu.