Production rizicole : tout n’est pas perdu, selon le MAEP

25 Jan 2021

Il faut attendre la fin du mois de mars pour pouvoir évaluer la baisse du rendement rizicole, dans le cas où le manque de précipitations persiste. C’est ce qu’a indiqué le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Lucien Ranarivelo, lors d’une visite au Centre d’Application Géo-informatique pour le Développement Rural (CGard), vendredi dernier.

Le retard des pluies impacte grandement sur la culture de riz de première saison (vary aloha). En effet, plusieurs localités sur le centre du pays n’ont pas pu produire cette saison. Malgré cette situation, le Ministre Lucien Ranarivelo reste optimiste. « On peut encore procéder au repiquage de riz jusqu’à la mi-février, à condition qu’il y ait de l’eau et de la pluie », a-t-il dit. D’ailleurs, les prévisions du service de la météorologie annoncent des pluies abondantes par rapport à la moyenne annuelle, durant les mois de février et mars, indique-t-on.

«Aujourd’hui, nous ne pouvons pas encore dire que nous risquons de faire face à un problème d’approvisionnement en termes de riz, car il nous reste encore du temps pour rattraper le retard », soutient le Ministre. D’un autre côté, le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche prépare déjà la culture de riz de contre saison afin de parer à d’éventuelles pertes de récolte. Dans ce sens, le Ministère envisage de distribuer des semences de riz à cycle court aux riziculteurs et d’appuyer ces derniers dans l’optimisation de culture de contre saison au cas où le manque pluie persiste.

A noter que le manque de précipitations ne concerne pas l’ensemble de la Grande île. Les données satellitaires, suivies de descentes sur terrain effectuées par le CGard, confirment que 9 Régions de la grande île, dont le Menabe et l’Atsimo Andrefana, ayant pu produire sont actuellement en pleine période de récolte et pourront approvisionner les autres Régions, souligne le MAEP. Certes, il y a des pertes. Mais cela ne reflète pas la situation générale de la riziculture à Madagascar et ne pourrait pas non plus refléter la production rizicole pour cette année, souligne le Ministère.

Concernant le prix du riz sur le marché, le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, avec le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, effectue un contrôle régulier des mouvements et déplacements des produits. Le MAEP s’est également engagé à répertorier le riz de première saison qui est en pleine récolte. « D’après le Ministre Lucien Ranarivelo, le prix du riz reviendra à la normale lorsque la récolte du riz de première saison sera terminée et que celui-ci arrivera sur le marché.

 

Du riz à 500 ariary le « kapoaka »

 

Le premier navire transportant 7000 tonnes de riz importés par l’État Malagasy via la société State Procurement of Madagascar (SPM) est arrivé au Port de Toamasina hier.

Selon le Président Andry Rajoelina, qui est venu constater de visu la cargaison, ce riz sera immédiatement réparti dans les marchés spécialisés de chaque Fokontany au prix de 500 ariary le kapoaka. L’importation de riz s’inscrit dans la stratégie mise en place par l’État malgache pour pallier l’augmentation du prix sur le marché. Le Chef de l’État a annoncé qu’un second navire transportant 8500 tonnes de riz est aussi attendu à Toamasina dans 20 jours.

L’approvisionnement se poursuivra tous les mois jusqu’à ce que le prix du riz sur le marché national se stabilise et soit conforme au pouvoir d’achat de la population, a déclaré le Président Andry Rajoelina. Il a également lancé une mise en garde à l’endroit de ceux qui seraient tentés de s’engager dans la spéculation des prix et maintenir délibérément la hausse du coût du riz sur le marché.

 

Lanja R.