Minah Bolimakoa, un trésor à l’état brut

26 Mar 2021

Minah Bolimakoa, c’est cette jeune femme, artiste, qui, il suffit juste d’écouter une fois sa musique, pour être emporté dans un univers bien différent de l’horizon musical, inondant le marché local actuellement. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour cela, elle s’est démarquée des autres durant la dernière édition de RDJ Mozika où elle a remporté le trophée “spécial appréciation du jury” avec son titre “Anjara tsy Misôty”. 

Mais ce trophée n’est que la face visible du travail de cette jeune artiste. Car, effectivement, pour du travail, elle en a à revendre.

Actuellement, elle travaille sur deux projets internationaux. Le premier est déjà écoutable et visible sur youtube dont le titre est « It’s Time ».

« It’s Time » est une collaboration avec le producteur et non moins auteur compositeur, Eduard Glomov qui, depuis les années 90, a commencé une carrière en studio, écrivant, enregistrant et produisant des chansons et de la musique instrumentale pour différents artistes du monde entier , pour les théâtres et la télévision. En 2019, Glumov a participé au grand prix dans le cadre du projet Beyond Music ainsi que le prix de la créativité, toujours dans Beyond Music.

« It’s Time » c’est aussi une chanson dont les textes ont été écrits par la guyanaise Dawatie Basdeo, et la mise en boîte est masterisée au studio Abbey Road avec l’ingénieur de son qui n’est autre que Oli Morgan. Tous des noms de références dans le monde musical, surtout dans la world music.

Le second projet est dans l’immédiat car il s’agit du concours « Zikomo Awards » dont le vote prend fin le 30 mars prochain et que toutes les personnes nominées seront invitées à assister à la grande finale qui se tiendra ce 9 avril au bâtiment du complexe gouvernemental de Lusaka en Zambie. Elle est nominée dans la catégorie de la meilleure artiste féminine d’Afrique.

Zikomo Awards est une cérémonie pour féliciter les meilleurs artistes, auteurs-compositeurs, musiciens, mannequins, présentateurs de télévision, acteurs et bien d’autres catégories encore, dans toute l’Afrique. Ce sera un grand honneur pour Madagascar de remporter une victoire par vote sur ce concours. En tout cas, être nominé à ce concours donne déjà de l’ampleur au travail effectué par tout un chacun, a-t-on expliqué.

“Beyond Music”

Mais avant d’arriver à ce stade actuel, Minah a eu du chemin à faire. En effet, ce chemin a été tracé depuis 2016, alors qu’elle composait avec des musiciens qui ont déjà fait leurs preuves dans le monde de la musique à l’international, pour ne citer que Théo Rakotovao du groupe Mikea, ou encore Maximin et Miary Lepiera du groupe Njava.

Mais ce n’est pas tout car Minah travaille également en étroite collaboration avec des musiciens locaux comme Andry Ramamonjisoa, Daddy NyAndrisoa (qui est d’ailleurs son mentor, comme elle le décrit bien, car ce dernier n’est autre que le fer de lance de la partie malgache de « It’s Time » et de bien d’autres chansons encore), ainsi que Joro Razafindrakoto etc …

Avec ses quelques compositions, elle a été sollicitée à participer au concours découverte RFI Musique, avant d’être contactée par le label Libertalia. Au RFI Musique, elle a terminé en quatrième position. Mais en tout cas, « c’était une occasion pour des producteurs et des tourneurs, de découvrir ma musique» a-t-elle affirmé.

Et un beau matin, elle a donc reçu un mail de Larry Klein. Larry Klein qui est le directeur artistique de Beyond Music. Elle ne connaissait pas du tout cette production mais elle a été ravie d’être choisie pour participer à ce programme. Car Beyond Music, c’est surtout 48 pays, 55 genres de musique, 110 chansons préférées dans le monde et 85 000 votes. En 2019, elle a ainsi durement travaillé et composé des chansons pour ce projet. On lui a proposé des musiciens internationaux pour peaufiner les arrangements. Tout allait bien jusqu’à ce que Covid-19 arrive en 2020. Le projet a dû être abandonné. Mais pas pour autant car ces compositions resteront toujours prêtes à servir, a-t-elle avoué, avec sourire.

Les ambitions

Minah Bolimakoa a pour ambition de faire connaître la musique malgache dans le monde entier. Certes, a-t-elle avancé, « nombreux sont les aînés qui ont déjà fait leurs preuves et leurs chemins à l’international, mais personnellement, j’ambitionne de faire ressentir au monde entier que ma musique pourrait également être une référence. Pourquoi dansons-nous avec les musiques des autres et pourquoi pas les autres ne danseront pas avec les nôtres? ».

Pour l’heure, issue d’une longue lignée d’artistes, elle veut également conquérir le marché local. Longue lignée d’artistes, car, son arrière-grand-père, « Boly Makoa », figurait parmi les tout premiers malgaches à sortir un disque auprès de la maison de production Discomad. C’était bien avant 1960. Son père est musicien. Soliste de renom, il a déjà accompagné de grandes vedettes comme Dr. JB ou encore Mily Clément. Et actuellement, pour ce projet malgache, elle travaille avec son petit frère. Un rappeur qui compose les textes de ses chansons. Parmi ces chansons figurant son dernier clip intitulé « Za Ialà ».

Minah Bolimakoa est un trésor à l’état brut, comme on peut le constater. Elle a plusieurs facettes qui n’attendent qu’à être découvertes et façonnées de manière à atteindre l’excellence universelle… En termes de musique, bien sûr!

Rafr.