Madagascar National Parks : Le zéro touriste est paralysant

9 Jun 2020

Depuis le 23 mars 2020, les visites écotouristiques au sein des Parcs Nationaux de Madagascar ont été momentanément suspendues. La fermeture aux visiteurs des Aires Protégées gérées par Madagascar National Parks (MNP), suite à la crise sanitaire liée à la Covid-19, a impacté sur le gagne-pain des milliers de personnes qui vivaient des revenus touristiques. Du jour au lendemain, les différents acteurs du tourisme se sont retrouvés démunis et désemparés face à cette situation d’exception.

Ranohira, la commune rurale située dans la région Ihorombe, dans l’ancienne Province de Fianarantsoa fait partie de nombreuses localités victimes de cette crise de Covid-19. Cette ville, point de départ de l’exploration du « colorado malagasy » vit exclusivement de l’écotourisme engendré par l’existence du fameux Parc National Isalo. Sur place, les opérateurs touristiques occupent la plus grande majorité de tous les secteurs d’activité. Hôteliers et restaurateurs y emploient pas moins de 250 personnes et les quelques 10 hôtels et 18 restaurants recensés sur place afin de recevoir les touristes sont actuellement au plus mal.

« La plupart applique le système de chômage technique. D’autres se réfèrent à la réduction de nombre de jours de travail équivalent au nombre de jours à payer à l’instar de 3 jours par semaine. Certains ont réduit le nombre de leurs personnels… Et même, certains d’entre eux ont provisoirement mis la clé sous la porte » a témoigné notre source locale.

Avec l’arrêt de toutes activités touristiques à Ranohira, les guides et les porteurs au nombre de 200 s’ajoutent à cette liste.

« La grande partie s’est orientée vers l’agriculture. D’autres ont tenté l’entreprenariat… Ceux qui n’ont pas trouvé des solutions ont commencé à revendre leur bien » regrette notre source.

Le mois de mai et juin de l’année dernière, le Parc National Isalo a enregistré près de 4.911 visiteurs. Des chiffres réduits à néant pour la même période de cette année. Une situation qui affecte aussi le gestionnaire de l’Aire Protégée.

 

Madagascar National Parks souffre de l’absence des visiteurs

 

Madagascar National Parks fonctionne en partie grâce aux Droit d’Entrée aux Aires Protégées ou le DEAP.

« Le Code des Aires Protégées ou le COAP nous autorise à percevoir des droits d’entrée des visiteurs des Aires Protégées. Ces droits d‘entrée nous permettent, entre autres, de payer le salaire de nos personnels, d’investir dans des matériels pour le bon fonctionnement des sites mais aussi et surtout de prendre part au développement de la population avoisinante de nos Aires Protégées » a affirmé Dr Mamy Rakotoarijaona, Directeur Général de MNP.

Cette absence de visiteurs est donc un coup dur pour MNP qui l’année 2019 a enregistré 229.970 touristes, soit une augmentation de 12 % comparativement à l’année précédente avec une moyenne de 7,9 % d’augmentation au cours des 5 dernières années. Malgré la situation difficile du secteur touristique, les activités techniques selon les urgences et les priorités liées à l’écotourisme au sein des Aires Protégées gérées par MNP continuent.

« Le désensablement de la piscine naturelle, l’entretien des circuits, des pistes d’accès, des sites de camping, du poste de contrôle ainsi que le contrôle journalier de chaque entrée du Parc pour éviter toute forme de visite non autorisée font par exemple partie des tâches que nous effectuons même si le Parc est fermé aux visiteurs » a souligné Yves Rambeloson, Chef de Volet Ecotourisme du Parc National Isalo.

Quand « demain », dans le mot d’ordre de la campagne, sous le signe de la solidarité et de l’espoir, menée par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) avec le mot-dièse #Voyagezdemain arrivera, sans nulle doute Madagascar National Parks sera de nouveau fin prêt à recevoir les visiteurs.