Lutte contre le Kere : Nouvelle rencontre entre le président Andry Rajoelina et les PTF

12 Dec 2020

Après un premier entretien organisé le 19 novembre dernier, le Président de la République Andry Rajoelina a de nouveau tenu une réunion avec les partenaires techniques  et  financiers  ce  vendredi  11  décembre  2020.  La  stratégie d’opérationnalisation des solutions d’urgence identifiées en vue d’éradiquer le fléau de la famine qui sévit dans la partie Sud de Madagascar a été à l’ordre du jour. Cette nouvelle réunion a déjà été précédée d’une concertation entre les PTF, les ministres concernés, ainsi que les organismes tels que la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’UNICEF, le Programme alimentaire mondiale et le BNGRC.

La rencontre s’est penchée sur la présentation de données chiffrées qui viennent d’être mises à jour et ce, afin de pallier toute déperdition dans l’utilisation des ressources matérielles et financières. Selon les derniers chiffres, le Grand Sud compte aujourd’hui 1.348.000 personnes en proie à la famine.  Parmi elles, 900.000 personnes sont classées dans les phases 3 et 4 qui correspondent à une situation d’alerte et de famine avancée.

Parmi  les  besoins  urgents  identifiés  figurent  principalement l’approvisionnement en eau potable, les vivres et produits alimentaires, ainsi que l’octroi de fonds via des transferts monétaires. Après un recensement des victimes ainsi que l’identification du niveau de précarité, le montant des besoins s’élèvent à 60 millions de dollars pour subvenir aux besoins alimentaires et médicales de 900.000 personnes.

Les discussions au cours de la réunion ont ainsi porté sur les moyens de mobiliser ce fonds. Les partenaires techniques et financiers ont exprimé leur volonté à apporter leur contribution, il n’en reste pas moins pour l’État Malagasy qui a réitéré sa détermination à diriger l’opération et à montrer l’exemple à travers son implication totale et entière afin d’obtenir des résultats concrets et palpables dans cette lutte contre la famine.

Les membres de la Communauté internationale se sont également enquis du mode de fonctionnement du Centre de Commandement Opérationnel contre le Kere (CCOK) en vue de mener des interventions optimales. Tous se sont accordés sur l’attente de résultats concrets, mesurables et quantifiables. L’Union Européenne s’est dite disposée à soutenir entièrement Madagascar et mobiliser les parties prenantes pour venir en aide à la Grande île. Les Nations Unies se sont également mises à la disposition du pays pour être le porte-voix et mobiliser la communauté internationale.

Pour sa part, le Président Andry Rajoelina a mis l’accent sur la nécessité d’une mobilisation ainsi que d’une implication de tous.  Selon le Chef de l’État, la priorité actuelle est de sauver la population de la famine extrême tout en mettant en place des solutions durables afin de garantir l’autonomie alimentaire des populations de cette région du pays.

Récemment, la descente sur le terrain des membres de l’Exécutif sous la houlette du Premier ministre Christian Ntsay témoigne de la grande implication de l’Etat dans cette lutte contre le Kere. Au cours de ce déplacement, la délégation a travaillé de concert avec les gouverneurs des régions Anosy et Androy. Le président de la République a aussi insisté sur l’amélioration des interventions et surtout la transparence dans l’utilisation des ressources destinées à venir en aide à la population locale. 

Il a conforté l’objectif dans la mise en place du CCOK qui est d’avoir une base de  données,  des  informations  précises  sur  l’évolution  de  la  situation  et  un inventaire des matériels pour plus d’efficacité avec le renfort des forces armées qui étoffent les ressources humaines.

L’étude d’un plan d’actions pour éradiquer le fléau à court, moyen et à long terme a également été au cœur des discussions. Parmi les mesures à long terme figurent l’installation de forages pour un meilleur accès à l’eau potable ainsi que la mise en place d’une usine de production de compléments alimentaires. Le principal objectif est que la population du Sud soit le plus autonome possible à l’horizon 2021.