Lutte antiacridienne à Madagascar, relance de l’appel d’urgence à l’attention des PTF

20 Sep 2021

Madagascar est confrontée à une forte résurgence du Criquet migrateur malgache constatée depuis le mois d’avril. Le Grand-Sud de Madagascar se trouve dans l’Aire grégarigène du Criquet migrateur malgache et est directement menacé par une recrudescence acridienne qui, si elle n’est pas maîtrisée, aura de graves répercussions sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance du pays.

Le budget prévisionnel nécessaire à la prochaine campagne (2021/22) de lutte antiacridienne qui sera mise en œuvre par l’Établissement chargé de la lutte antiacridienne (IFVM) selon un plan préparé conjointement par le Ministère de l’agriculture et de l’élevage et l’Organisation des Nations Unies est estimé à 6,8 millions d’USD. Les interventions doivent démarrer en novembre 2021 pour se terminer en mai 2022, en fonction de l’évolution de la situation acridienne. Pour l’instant, l’appel au financement de cette campagne est resté sans réponse formelle de la part des partenaires techniques et financiers. C’est ainsi que la FAO le relance afin de pouvoir rapidement intervenir contre la forte résurgence acridienne à Madagascar.

« Pour l’instant, l’appel au financement de cette campagne qui doit démarrer prochainement est resté sans réponse formelle de la part des partenaires techniques et financiers. La FAO, en collaboration étroite avec le gouvernement, est à cheval pour mettre à disposition les informations techniques à jour, et pour mobiliser les ressources. Nous espérons que les institutions entendront cet appel et réagiront à temps, sans quoi nous courons vers une nouvelle catastrophe » s’est exprimé le Représentant de la FAO, Charles Boliko.

Il est crucial de mettre en œuvre cette campagne dès l’arrivée des premières pluies et de pouvoir la mener à terme, alerte la FAO. En effet, si les ressources ne sont pas mobilisées à temps, les prospections et interventions de lutte contre la première génération du Criquet migrateur malgache ne pourront être menées. Une absence d’interventions pourrait impliquer, en fonction des conditions climatiques, la multiplication des effectifs acridiens et la présence d’une importante deuxième génération, souligne-t-on. Sachant que le développement de la deuxième génération coïncide avec celui des deux principales cultures du sud malgache, le riz et le maïs, les dégâts sur les cultures pourraient être considérables.

Environ 400 000 hectares devront être traités durant la campagne, en favorisant les interventions rapides contre les bandes larvaires, afin de limiter l’augmentation des effectifs acridiens et empêcher l’apparition de nouveaux foyers, mais toutes les ressources doivent être mobilisées et pré-positionnées avant le début de la saison des pluies pour pouvoir espérer une réussite.

La situation acridienne actuelle n’est pas sans rappeler celle de 2010, souligne la FAO. En effet, en 2010, seul 50 % des besoins nécessaires pour stopper la résurgence avait été réuni, rendant nécessaire le financement de la campagne suivante (2011/12). Pour cette dernière, seul 26 % du budget avait été réuni, ce qui a conduit à une reproduction incontrôlée des criquets, et en avril 2012, à une invasion acridienne, rappelle-t-elle. Lors de cette invasion, deux-tiers du pays étaient en effet infestés et la sécurité alimentaire de 13 millions de personnes était mise en cause. Le Programme triennal (2013-2016), pour venir à bout de l’invasion, a coûté 37 millions d’USD, une somme bien supérieure à celle qui avait été nécessaire pour mener les deux campagnes de lutte en 2010-2012.