Les opérateurs touristiques demandent l’ouverture du Tourisme aux marchés régional et international

2 Feb 2021

Le secteur touristique peine à se relever. Selon le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM) et la Fédération des Hôteliers et Restaurateurs de Madagascar (FHORM), la reprise sera plus que lente, pour le secteur, en 2021 et 2022.

« Le secteur est aussi dépendant de facteurs exogènes tels que le fait que les déplacements aériens des vacanciers issus des marches émetteurs vont se réduire à 3-5h de temps de trajet du domicile, ces déplacements seront essentiellement réduits aux pays bénéficiaires des vaccins, bénéficiant d’assurance voyage (…) Les études internationales montrent que le retour à la normale du transport aérien ne se déroulera que courant 2023. Ces facteurs compilés permettent aujourd’hui de comprendre que 2021 sera encore une année à moins de 25% de revenus et 2022 à moins de 50% », indique-t-on.

Le GEM et la FHORM estiment ainsi qu’il est nécessaire d’améliorer le soutien au secteur. Aussi, ils demandent au Ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie d’agir sur une approche sectorielle et spécifique des problèmes et enjeux du secteur Tourisme-Hôtellerie-Restauration. Deux points d’attention particuliers sont à surveiller et à améliorer tels qu’une fiscalité spécifique du THR et une amélioration de la gouvernance du foncier afin de sécuriser les investissements, souligne-t-on.

En outre, les opérateurs touristiques demandent la consolidation en 2021-2022 et 2023, du dialogue Public-Privé afin d’aboutir à une gouvernance et au développement concertés et bénéfiques à toutes les parties prenantes. Une prise en charge des arriérés de facture de la Jirama d’avril à novembre 2020, une prise en charge des charges sociales 2020, ainsi qu’un subventionnement de l’ONTM afin de pouvoir assurer sa mission de promotion nationale et internationale, sont également sollicités.

Les opérateurs demandent, par ailleurs la création d’un corridor de tourisme d’affaires avec test PCR au départ et à l’arrivée (analyse en 24h), l’ouverture du tourisme au marché régional dès avril 2021 avec test PCR au départ (ou vaccin) et à l’arrivée (analyse en 24h) et l’ouverture au tourisme international en juin 2021 avec les mêmes conditions.
« Il est maintenant indispensable d’aider et soutenir le secteur afin que lors des prémices de la reprise internationale mi-2022, les emplois aient pu être préservés et que les opérateurs dont les micros entreprises, les petites et moyennes entreprises aux cotés des grands groupes, soient présents sur le marché et soient encore compétitifs et professionnels », indiquent le GEM et la FHORM.

 

Impacts dramatiques de la Covid-19

 

Le secteur tourisme représentait avant la crise sanitaire 7% à 10% du PIB et était identifié comme un secteur prioritaire du développement. A noter qu’avec plus de 44 000 emplois directs et 1 500 000 emplois dans l’ensemble de la chaîne de valeur, ce secteur est une locomotive concernant les emplois de base et l’approche genre. Le tourisme faisait aussi bénéficier d’une manne de devise au marché financier malagasy, font remarquer le GEM et la FHORM.

Force est toutefois de constater qu’en raison de la pandémie de la Covid-19, le secteur a perdu, en 2020, environs 2 132 milliards d’ariary de revenus qui généraient des salaires, des investissements et des impôts.

Le GEM et la FHORM de poursuivre que les mesures salutaires d’atténuation ont bénéficié au secteur dès avril 2020 (report des charges sociales, report de paiement des factures Jirama, report des échéances fiscales). « Ces mesures étaient indispensables pour la survie à très court terme des entreprises mais dès ce mois de janvier 2021, ces dernières vont devoir s’acquitter de leurs arriérés et de leurs factures « courantes », alors que les impacts de la crise sont encore présents dans ce secteur. L’absence de visibilité sur un délai de reprise des voyages pénalise toutes perspectives de projection d’entreprises », regrettent-ils.

Lanja R.