L’éducation et le transport en crise à cause du Covid-19

15 Apr 2021

Le régime actuel fait face à quelques foyers de tension, actuellement, dus aux mesures de restrictions pour lutter contre la propagation du Covid-19. Les écoles privées réclament leurs réouvertures. Les professionnels du transport réclament également la réouverture des routes nationales et les privés dont les activités professionnelles sont liées à l’aéroport international d’Ivato, réclament également la reprise de leurs activités. Activités qui ont souffert depuis déjà un an, ont-ils indiqué.

Avec toutes ces revendications, les autorités compétentes ne cessent toutefois de rappeler que cette deuxième vague du Covid-19 est deux fois plus dangereuse que celle de l’année dernière. “La vigilance reste donc de mise et la prise de responsabilité de tout un chacun restera l’une des meilleures armes pour lutter contre sa propagation“, indique-t-on au ministère de la Santé Publique.

Etablissements scolaires privés

Chez les établissements scolaires privées, ils étaient environ 600 à réclamer hier, 14 avril, la reprise de leurs activités. “Les deux semaines de vacances de Pâques sont amplement suffisantes pour se préparer à faire face au Covid-19″, ont-ils indiqué. “Ces écoliers sont mieux protégés à l’école car ces établissements sont fermés et les mesures prises au niveau de ces écoles privées limitent leurs déplacements. En effet, nul ne peut garantir les activités de ces enfants, chez eux, lors que leurs parents sont absents pour aller travailler“, ont ils martelé.

Et dans un souci purement pédagogique, ces établissements scolaires privées craignent de ne pas arriver à bout du programme scolaire de cette année, si leurs établissements sont, une fois de plus, forcés de fermer leurs portes. “L’année dernière, nous n’avions pas pu achever le programme scolaire édicté par le ministère de l’Education Nationale, à cause du confinement. Cette année, cette situation risque fort de perdurer, du fait que durant tout le premier trimestre, nous n’avions fait que rattraper le temps perdu de l’année scolaire 2019-2020” a indiqué une directrice d’école privée des 67ha.

En outre, “nous ne sommes pas des fonctionnaires qui reçoivent systématiquement leurs salaire à chaque jour de paie. En effet, nous recevons nos honoraires suivant nos heures de cours” ont indiqué les enseignants vacataires de ces établissements.

Aéroport d’Ivato

De leur côté, les professionnels dont les activités sont liées à l’aéroport international d’Ivato, ont brandi des banderoles, hier, 14 avril, au parking de cet édifice, pour réclamer la reprise régulière des vols internationaux. “Chaque semaine, nous observons des vols internationaux au niveau de cet aéroport. Il s’agit essentiellement des vols de rapatriements. Pourquoi ne pas ouvrir littéralement les frontières et accueillir les touristes, tout en prenant les précautions nécessaires, pour lutter contre la propagation de cette maladie? Ces précautions consistent notamment à la présentation de certificat de vaccination anti-Covid-19, des étrangers qui entrent dans le pays, ou encore, à effectuer des tests à ceux qui n’ont pas de certificat” ont-ils insisté.

Depuis un an, ces professionnels ont vu leurs activités prohibées. “Nous sommes devenus des hors la loi et traités comme des travailleurs clandestins depuis un an. Or, nous nous acquittons régulièrement de nos patentes en tant que professionnels” ont-ils martelé. “Nous, guides touristiques, chauffeurs de taxis agréés ainsi qu’association de porteurs agréés de l’aéroport d’Ivato, réclamons des mesures strictes pour que nous puissions faire vivre nos familles respectives” peut-on lire sur leur pancartes.

Transporteurs des zones nationales

Depuis le début de cette semaine, des manifestations de transporteurs des zones nationales ont été observées, notamment à Antananarivo, Mahajanga, Ambatondrazaka ou encore à Toamasina. Ces transporteurs ont dénoncé le fait que malgré la fermeture des frontières sur les 5 régions concernées par le Covid-19, à savoir Sava, Diana, Atsinanana, Analamanga et Boeny ainsi que le district de Nosy Be, des voyageurs arrivent quand même à franchir les barrages sécuritaires et sanitaires érigés par les autorités compétentes.

Dans ce dessein, ces derniers ont réclamé le renforcement des mesures pour limiter la circulation des véhicules au niveau des routes nationales, surtout ceux qui transportent clandestinement des passagers, ou bien, la réouverture de ces routes nationales afin qu’ils puissent assurer eux-mêmes ces transports.

Face à cette situation, les autorités compétentes, à savoir le ministère des Transports, à travers l’Agence des Transports Terrestres (ATT), a annoncé le renforcement des mesures pour limiter ces circulations, surtout pour la région d’Analamanga, au niveau des routes nationales 1, 2, 4 et 7.

Vague meurtrière

Faut-il rappeler que cette deuxième vague du Covid-19 est plus meurtrière que celle de l’an dernier. En effet, si en 2020, le Covid-19 a tué seulement une centaine de personnes, depuis janvier jusqu’à maintenant, c’est à dire, rien qu’en 3 mois, plus de 400 personnes contaminées par le Coronavirus ont déjà perdu la vie, selon les statistiques du ministère de la Santé Publique.

Un fabricant de cercueil d’Andrefan’Ambohijanahary, juste à quelques centaines de mètres, en vol d’oiseau, de l’hôpital HJRA et de celui de Befelatanana, affirme arriver à fabriquer une dizaine de cercueils par jour. Des cercueils en bois ordinaire ou en bois de pin, qu’ils vendent entre 100 000 ariary et 300 000 ariary, selon la qualité du bois. Ces cercueils, fabriqués en une heure maximum, sont tous vendus le soir arrivé, ont-ils expliqué, si en temps normal, c’est à peine s’ils arrivent à trouver 3 à 4 commandes en une semaine.

Rafr.