Le FMI annonce un décaissement immédiat d’environ 107 millions de dollars en faveur de Madagascar

4 Jul 2025

Le conseil d’administration du FMI a achevé le 3 juillet 2025 les deuxièmes revues de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) en faveur de Madagascar. L’achèvement des revues ouvre la voie au décaissement immédiat de 36,66 millions de DTS (environ 50 millions de dollars) au titre de l’accord FEC et de 40,732 millions de DTS (environ 56 millions de dollars) au titre de l’accord FRD.

Les résultats de Madagascar dans le cadre de la FEC et de la FRD sont satisfaisants, indique le FMI. En effet, tous les critères de performance quantitatifs à fin décembre 2024 ont été remplis et trois des quatre objectifs indicatifs ont été atteints. La croissance de la masse monétaire (M3) s’est située dans les limites de la clause de consultation sur la politique monétaire. De plus, tous les repères structurels de la période considérée, sauf un, ont aussi été respectés. En ce qui concerne la FRD, un nouveau cadre pour la séquestration du carbone forestier qui favorise la participation du secteur privé au reboisement a été adopté et le Fonds National de Contingence pour la gestion des risques de catastrophes est opérationnel.

L’adoption récente d’un plan de redressement de la société publique d’électricité et d’eau de Madagascar (Jirama) et la poursuite de la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants permettront de dégager une marge pour les besoins critiques de développement tout en contribuant à améliorer l’approvisionnement en énergie, selon le FMI.

Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim, souligne qu’il est essentiel de poursuivre les efforts de mobilisation des recettes intérieures et d’améliorer la gestion des finances publiques et le processus d’investissement public. Les préparatifs à l’avance au titre du projet de loi de finance 2026 permettra une adhésion plus forte des parties prenantes nationales. Le budget devrait s’inscrire dans une stratégie budgétaire à moyen terme bien articulée, tenant compte de la mise en œuvre du plan de redressement de la Jirama, et crée un espace pour des dépenses de développement essentielles, ajoute-t-il.

A l’issue des deuxièmes revues de la FEC et de la FRD, le Fonds Monétaire International a, par ailleurs, souligné que les chocs climatiques récents, la réduction de l’aide publique au développement (APD) et la hausse des droits de douane américains risquent d’être couteux pour Madagascar. Les autorités sont alors invités à redéfinir les priorités en matière des dépenses publiques, à prévoir des mesures de contingence dans l’exécution du budget et à laisser le taux de change agir comme un amortisseur de choc.

Madagascar a été frappé par d’innombrables chocs cette année, notamment des phénomènes météorologiques et un double choc extérieur, à savoir la réduction de l’Aide Publique au Développement (APD) d’environ 1 % du PIB et le relèvement des droits de douane américains. Cette évolution pèserait sur la croissance, compte tenu de la forte dépendance du pays à l’égard des aides financières extérieures et de l’exposition du secteur de la vanille et de l’industrie textile au marché américain. En 2025, la croissance serait ainsi inférieure aux prévisions préalables, à 4%, selon les prévisions du FMI.

Concernant l’inflation, la Banque Centrale de Madagascar (BFM) est invitée à ne pas relâcher sa politique monétaire tant que l’inflation n’est pas fermement sur une trajectoire baissière. De son côté, le Gouvernement est appelé à mettre en œuvre rapidement la stratégie de lutte contre la corruption ainsi qu’un plan d’action national pour mettre en œuvre les principales recommandations du diagnostic de la gouvernance du FMI. Cela améliorera la transparence et l’état de droit, aidera les autorités à lutter contre la corruption et protégera les finances publiques.