L’ampleur de la crise dans le Grand Sud est bouleversante

14 Mar 2022

Cindy McCain, Ambassadeur des États-Unis auprès des trois agences des Nations Unies pour l’alimentation basées à Rome, a achevé aujourd’hui une visite de deux jours avec l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) dans le sud de Madagascar, où la moitié de la population est en situation d’insécurité alimentaire après plusieurs années de sécheresse intense.

Concernant la situation dans le sud, l’Ambassadeur McCain a fait remarquer : « L’ampleur de la crise dans le Grand Sud est bouleversante. J’ai entendu parler de certaines communautés souffrir une catastrophe après l’autre, la sécheresse extrême, les criquets et les cyclones. Mais j’ai aussi été témoin de moments d’espoir dans le travail que les agences des Nations Unies, l’USAID et le gouvernement malagasy soutiennent pour renforcer la résilience de ces communautés. Nous y sommes engagés ensemble. »

Ce voyage, organisé conjointement par les agences onusiennes concernées et l’USAID, s’est concentré
sur les divers projets des organismes d’aide en réponse à l’urgence humanitaire, notamment :
– une initiative agricole à petite échelle où les agriculteurs produisent des produits frais pour les cantines
scolaires locales (Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et Programme Alimentaire
Mondial (PAM)) ;
– une opération de transformation du manioc et d’autres activités génératrices de revenus (PAM) ;
– des activités de relance agricole à travers des approches d’agriculture et d’élevage intelligents face au
climat et sensibles à la nutrition, ainsi que des transferts monétaires et d’intrants pour recapitaliser et
protéger les actifs des ménages (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
(FAO)) ;

– un centre de traitement de la malnutrition infantile et un lieu de distribution de rations alimentaires
d’urgence aux familles nécessiteuses (PAM).

L’Ambassadeur McCain a également rencontré le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le Gouverneur
de la région Androy et le bureau national de gestion des risques de catastrophe pour discuter de la
sécheresse, de l’eau et de l’appui nutritionnel.

« L’assistance à la crise dans le sud reste une priorité absolue pour le gouvernement des États-Unis »”, a déclaré la Chargée d’affaires américaine Amy Hyatt. « Nous ne soulignerons jamais assez la gravité de la situation. De nombreuses personnes sont dans une situation de vie ou de mort. C’est pourquoi les États-Unis continuent de se tenir aux côtés du peuple malagasy pour répondre à cette crise, essayer de prévenir la famine, et aider ceux qui en ont désespérément besoin. »

« Les producteurs agricoles représentent 90% de la population dans ces régions. Les efforts de relance
agricole et de renforcement de la résilience des ménages agricoles se sont déjà avérés efficaces pour
l’infime partie (près de 20 000 ménages, soit environ 100 000 personnes) qui a eu la chance de participer aux interventions de la FAO. Nous continuons à mobiliser des ressources pour pouvoir couvrir tous les ménages d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs dans le but de les autonomiser et de leur rendre leur dignité. Nous devons peu à peu les détacher de ces niveaux de crises alimentaires et entamer de vraies étapes de développement » a affirmé Mbuli Charles Boliko, Représentant de la FAO à Madagascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles.

« Le FIDA s’est engagé à accompagner Madagascar dans sa transformation rurale et ne l’abandonnera pas même en période de crises », a déclaré Sara Mbago-Bhunu, Directrice régionale du FIDA pour la Division Afrique orientale et australe ». « Le sud de Madagascar reste une priorité pour le FIDA. Actuellement, nous avons trois programmes en cours – Programme de développement de filières agricoles inclusives, le Programme de formation professionnelle et d’amélioration de la productivité agricole et le Projet de relance et de résilience dans le Grand Sud pour restaurer les capacités productives des ménages ruraux les plus touchés par le kéré – pour un coût total de 336 millions d’USD, dont un investissement du FIDA de 183 millions d’USD, pour aider 515 000 ménages ruraux à relever les défis du changement climatique, de la sécheresse, de la famine et des cyclones ». Le FIDA a appuyé 17 projets et programmes de développement à Madagascar pour un coût total de 880,64 millions d’USD. « Plus de 1 million de ménages ruraux en ont bénéficié directement, » a ajouté Mbago-Bhunu.

« Le PAM a mené l’intervention d’urgence dans le sud de Madagascar, travaillant main dans la main avec les partenaires comme le gouvernement de Madagascar et les États-Unis. Nos efforts conjoints ont
permis d’éviter des conditions proches de la famine et de réduire la malnutrition chez les enfants et les
femmes de la région », a déclaré Pasqualina Di Sirio, directrice pays du PAM à Madagascar.
« Parallèlement, nos programmes de résilience visant à promouvoir des pratiques agricoles durables et
l’adaptation au climat ont bénéficié à des centaines d’agriculteurs. Alors que nous approchons de la fin de la période de soudure, je suis convaincue qu’en travaillant ensemble, nous aiderons les communautés à assurer leur sécurité alimentaire et à devenir plus résilientes. »

Les agences des Nations Unies et l’USAID collaborent pour renforcer la résilience des communautés aux
chocs climatiques dans le sud profond de Madagascar où, selon une dernière analyse, 1,47 million de
personnes (soit 50 % de la population de la région) sont en situation d’insécurité alimentaire.

Le gouvernement américain est le principal fournisseur d’aide d’urgence dans le sud. Depuis 2015, le
peuple américain, à travers l’USAID, a engagé plus de 261 millions de dollars dans la région. Les projets
financés par le gouvernement américain dans le sud de Madagascar permettent actuellement de nourrir
plus de 894.000 personnes, traiter et prévenir la malnutrition chez 414.000 femmes et enfants, améliorer l’accès à l’eau pour 54.000 personnes et aider plus de 565.000 agriculteurs dans leurs activités de relance agricole.