Interdiction de manifestation dans les lieux publics : les partis politiques dénoncent une entrave à la démocratie

4 Apr 2023

Les partis politiques, notamment ceux de l’opposition, dénoncent une entrave à la démocratie, ce suite à la déclaration du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Justin Tokely, le 31 mars 2023, interdisant toutes manifestations politiques dans les lieux publics à l’exception des manifestations organisées par l’Etat.

Le parti Tiako i Madagasikara (TIM) rappelle que la liberté de manifestation ou le droit à la liberté de réunion pacifique, ainsi que la liberté d’expression sont des droits fondamentaux garantis par la Déclaration universelle des droits de l’homme.

La liberté de circulation pour tout individu doit également être garantie et ne peut être restreinte, selon toujours le parti de l’ancien Chef d’Etat, Marc Ravalomanana.

En prenant des mesures d’intimidations, d’interdictions, d’annulations et de perturbations à l’encontre des opposants, les représentants de l’Etat font des activités de terrorisme politique et portent une atteinte à la démocratie », indique le parti. Le TIM dénonce en outre une velléité des tenants du pouvoir de semer le trouble dans le pays.

Le parti Tiako i Madagasikara exhorte les dirigeants à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux restrictions et aux intimidations faites à l’endroit des partis politiques. Les représentants étatiques à travers le pays sont également appelés à respecter la neutralité politique et l’impartialité dans de l’exercice de leurs fonctions. Enfin, le parti appelle les forces de l’ordre à mettre fin à la violence et à l’usage excessif de la force ainsi que du langage et des comportements ne respectant pas les droits humains dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions.

De son côté, le parti Malagasy Miara-Miainga – MMM indique que la loi du plus fort et l’atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique sont des pratiques politiques du temps révolu. Toujours selon ce parti, la déclaration du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation porte atteinte aux respects de tous les élus ; Maires, Conseillers, Députés et Sénateurs, car en tant qu’élu et législateur ; ils sont redevables vis-à-vis des citoyens qui les ont élus.

Le parti MMM rappelle au Président de la République Andry Rajoelina, que son initiative d’instaurer la Place de la Démocratie le 17 janvier 2009 avait pour ambition de défendre les libertés d’expression et de réunion. Or, aujourd’hui, l’Etat qu’il dirige porte atteinte à ces libertés.

Le parti politique de Hajo Andrianainarivelo souligne que la politique ne se résume pas uniquement aux luttes de pouvoir, mais elle constitue un espace d’échange et de mise en œuvre des idées qu’il estime favorables pour chaque ménage face aux difficultés de la vie.

A rappeler que selon la déclaration faite par le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, toute manifestation politique devra désormais se tenir uniquement dans un endroit clos. Cette mesure a été prise afin de garantir la paix et la stabilité en cette période préélectorale, les manifestations dans un lieu public pouvant perturber la vie quotidienne de la population, avait-t-il avancé.

Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation avait ajouté que cette mesure concerne tous les partis politiques sans exception, aussi bien les partisans du régime en place que les partis de l’opposition. Toutefois, les responsables étatiques, notamment les membres de l’exécutif, ne sont pas concernés par la décision. En effet, il est du devoir de ces responsables d’aller à la rencontre du peuple, d’échanger et d’entendre leurs souhaits, avait-il-ajouté.