
Iles Eparses, vers la poursuite des discussions lors d’une prochaine session de la commission mixte
Un seul point fait aujourd’hui consensus entre Madagascar et la France : il existe bel et bien un différend sur la souveraineté des îles Glorieuses, Juan de Nova et Bassas da India. Cette reconnaissance mutuelle, déjà actée lors de la première réunion de la Commission mixte tenue à Antananarivo en 2019, sert de base à la poursuite des négociations.
La récente rencontre à Paris a débouché sur un communiqué conjoint. La partie malagasy y a réaffirmé sa position : elle demande la suspension de toute action unilatérale de la France sur ces îles et appelle à la mise en place d’un cadre de partenariat respectueux de sa souveraineté. Pour les autorités malgaches, la question de l’appartenance des îles est déjà tranchée depuis les résolutions de l’ONU de 1979.
De son côté, la France a réitéré sa position, sans pour autant entrer dans une logique de confrontation. Elle propose une coopération élargie dans plusieurs domaines : protection de l’environnement, biodiversité, recherche scientifique, économie bleue, sécurité maritime et lutte contre la pêche illicite. Des propositions que Madagascar accueille avec prudence, tout en continuant de réclamer un accès libre aux îles pour ses scientifiques et ses pêcheurs.
Fait marquant de cette session : selon la ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, la délégation française a été surprise par le niveau de préparation des représentants malagasy. Elle estime que cette mission a marqué un tournant dans les négociations, car, pour la première fois, la France a clairement exprimé sa position, mettant ainsi fin à un long statu quo.
Une troisième réunion est prévue, à une date qui reste encore à fixer. Madagascar souhaite que ces échanges se poursuivent sur le long terme, dans un esprit d’apaisement, avec l’espoir de parvenir à une solution pacifique et durable sur ce contentieux historique.