Grand sud, un système d’alerte sécheresse basé sur des indicateurs dérivés d’images satellites

2 Aug 2021

Un système de monitoring de la sécheresse (SMS) pour le sud de Madagascar a été développé grâce à l’initiative de l’UNICEF, en collaboration avec l’Union Européenne et le Ministère de l’Energie et des Hydrocarbures. Selon les explications, SMS est basé sur des indicateurs de sécheresse dérivés d’images satellites (précipitations et anomalies du NDVI) et des données sur les eaux souterraines (niveaux d’eaux des nappes et salinité de l’eau). De ces données satellitaires, les tendances historiques de la sécheresse sont déterminées à partir des moyennes long-termes. Ces tendances servent de base de référence (baseline) avec laquelle les conditions actuelles sont comparées au cours de l’année, permettant ainsi de différencier les niveaux de sévérité de la sécheresse.

La détection précoce des impacts de la sécheresse incluant les fluctuations saisonnières des eaux souterraines sont utiles pour fournir des alertes rapides en vue de prévenir les éventuelles pénuries d’eau et les famines, soutient l’UNICEF . Le système de monitoring de la sécheresse permettra de cartographier l’étendue de la sécheresse et d’estimer les risques de tarissement et de salinisation des eaux souterraines. Ces informations aideront les parties prenantes, les humanitaires et les décideurs dans la planification des interventions d’urgences et la mise en oeuvre de mesures d’atténuation de la sécheresse. Un bulletin mensuel d’alerte à la sécheresse est publié et diffusé à toutes les parties prenantes à Madagascar.

D’après le dernier bulletin de monitoring de la sécheresse dans le grand sud de Madagascar publié au mois de juin, 5.63% du territoire a été affecté par la sécheresse de catégorie extrême (Urgence), 47.45% affecté par une sécheresse de catégorie sévère (Alarme) et 44.59% atteint par la sécheresse de catégorie
Vigilance. Les districts les plus touchés sont Amboasary, Ambovombe, Beloha, Bekily, Ampanihy et Betioky.

En ce qui concerne les ressources en eaux souterraines au mois de juin, 40% des sites d’observations ont un niveau d’eau modérément bas (Alerte Vigilance) ; 20% présentent des niveaux d’eau bas à très bas c’est- à -dire alerte Alarme à Urgence ; 40% présentent des niveaux d’eau normaux ou en recharge avec des tendances très variable (hausse, stable et en baisse). Selon la répartition spatiale, sur les côtes Sud-Est (Taolagnaro), Sud et Sud-Ouest (Androka), les sites affichent des niveaux d’eau normaux semblables au mois précèdent (mois de Mai). En allant vers le centre, tous les sites affichent des niveaux d’eau bas en général (alternance entre alertes vigilance et urgence) excepté le site d’Andalatanosy où le niveau d’eau demeure normal avec une tendance à la baisse.

Les analyses comparatives entre les mois de janvier à juin 2021 démontrent que quoique le territoire affecté par la sécheresse de catégorie Urgence soit en baisse depuis le mois de Mars, la situation demeure toujours inquiétante. Depuis le mois de Mai, on observe que le territoire affecté par la séchesse de catégorie “Alarme” commence en effet à augmenter. Concernant les nappes d’eau souterraine, les niveaux d’eau restent majoritairement en baisse. Cette tendance en baisse (décharge) est habituelle en période d’étiage, explique-t-on, cependant certains sites ont reçu des recharges hivernales, et les niveaux sont maintenus en normal.

Concernant le prix de l’eau dans le sud au mois de mai 2021, le prix du bidon de 20 litres fluctuait entre 50 Ar à 100 Ar pour les zones où l’opération Avotraina était opérationnel (zones urbaines d’Amboasary et Ambovombe),. Pour les communes desservies par le pipeline, le prix du bidon de 20 litres était fixé à 120 Ar. Dans la zone rurale proximité d’Amboasary cette même quantité d’eau coûtait entre 300 à 700Ar. A Ambovombe (toujours en zone rurale), elle fluctuait entre 500 à 800Ar. Côté Atsimo-Andrefana, le bidon de 20 litres coûtait entre 40 et 50 Ar au mois de mai 2021 en zone rurale (Itampolo, Amboropotsy, Androka).

 

Méira