
Électricité à Madagascar : vers un cadre tarifaire clair et équitable
Un atelier stratégique a réuni, les 26 et 27 mai derniers, les acteurs clés du secteur électrique malgache : institutions publiques, opérateurs privés, partenaires techniques, financiers et la Banque mondiale. Cette démarche vise à mettre en place un cadre réglementaire harmonisé, indispensable depuis l’ouverture du marché en 2018, qui a vu l’arrivée de plusieurs producteurs privés sans régulation tarifaire commune.
La réforme cible principalement l’électricité produite par la Jirama et celle distribuée en zones rurales par l’Agence pour le Développement de l’Électrification Rurale (ADER). Elle vise à garantir des tarifs justes, basés sur les coûts réels de production, pour assurer la pérennité économique des opérateurs tout en protégeant les consommateurs. Rasolojaona Rivoarilala, secrétaire exécutif de l’Office de régulation de l’électricité (ORE), précise que la future loi n’instaurera pas un tarif unique, mais des règles claires : transparence, cohérence et adaptation aux réalités locales.
Un consultant international a été mandaté pour élaborer une méthode de calcul tarifaire conforme aux standards internationaux et adaptée au contexte malgache. L’atelier a validé l’intégration des critères sociaux, économiques et environnementaux dans le processus. Chaque opérateur conservera ses tarifs, mais ceux-ci devront être validés par l’ORE sur la base de business plans rigoureux, excluant tout coût non lié à la production.
Après une phase de consultation publique, le projet de loi sera présenté au Conseil des ministres en septembre. Parallèlement, un plan de redressement est en cours pour rétablir la santé financière de la Jirama, tandis que l’ADER supervise les opérateurs ruraux.
D’après Thierry Andriantsoa, secrétaire général du ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, cette réforme constitue une étape clé pour instaurer une gestion plus équitable et durable des ressources énergétiques nationales.