1,6 million de personnes ont besoin d’assistance d’urgence dans le sud pour la période de soudure

23 Oct 2020

D’après la surveillance nutritionnelle réalisée par le PAM au cours du 3è trimestre 2020, 6 communes sur 16 où des dépistages ont été effectués sont actuellement en urgence nutritionnelle dans le sud. 3 communes sont en alerte nutritionnelle, et 7 communes sur 16 sont sous contrôle. La situation actuelle s’est beaucoup aggravée à Amboasary par rapport à 2019. Environ 192 000 personnes font actuellement face à une grave crise alimentaire dans le district du Nord d’Amboasary.

En septembre 2020, des dépistages de la malnutrition ont été réalisés en vue d’évaluer le niveau de malnutrition des enfants de 16 communes dans le sud. D’après le PAM, 41% des enfants dépistés malnutris aigüe sévère– c’est-à-dire présentant un très faible rapport poids/taille, une émaciation sévère et visible ou une présence d’œdèmes nutritionnels – ont été admis pour traitement au niveau des centres de santé de base dès le jour du dépistage.

Dès l’alerte lancée le 28 septembre 2020, le PAM apporte une assistance alimentaire d’un total de 2500 ménages représentant 12 500 personnes à travers une distribution de vivres (riz, haricots et huiles) à Ifotaka, Behara et Ebelo. Le PAM distribue également des repas chauds à des enfants de moins de 5 ans, aux enfants d’âge scolaire en état de malnutrition aigüe, aux femmes enceintes et allaitantes ainsi que les personnes âgées

Dès le 19 octobre, le Programme alimentaire Mondial a déployé rapidement du personnel au niveau des communes de Maromby, Ranobe, Elonty, Tomboarivo, Marotsiraka, Mahabo, Tranomaro. Cette assistance bénéficie à un total de 14 000 ménages représentant 70 000 personnes, 3500 femmes allaitantes ou enceintes et 7000 enfants de 6 à 23 mois

A compter de la fin de ce mois d’octobre 2020, le PAM entamera ses interventions en réponse à la période de soudure. Il prévoit dans ce cadre d’assister 500 000
personnes sur les 554 000 nécessitant une assistance alimentaire d’urgence. Un total 1,6 million de personnes ont besoin d’assistance. Les interventions s’effectueront au niveau d’un total de 11 districts : 9 districts en phase d’urgence et en phase de crise dans le Sud et 2 districts dans le Sud-Est.

A travers le financement du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF), 10 000 personnes au nord Amboasary seront appuyées pour la relance agricole à travers des distributions de semences et outillages agricoles à partir de novembre 2020, indique le PAM.

Actuellement, le PAM et le BNGRC continuent l’évaluation rapide multisectorielle de la situation dans toutes les communes.La mise en place de distributions de repas chaud dans les sites mobiles et les centres de santé de base se poursuit par ailleurs, ainsi que la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère au niveau des centres de santé de base , permettant ainsi aux familles ayant des enfants malnutris d’avoir accès aux différents types de soins et de prise en charge dans un seul lieu. Le PAM apporte son appui au cluster nutrition pour développer un plan d’action à court et moyen terme afin d’assurer la continuité et la coordination des interventions per et post urgence et à la coordination régionale entre les deux régions Anosy et Androy et à la Coordination dans le District d’Amboasary.

Le PAM dispose d’un Programme sur 5 ans dont l’objectif est le renforcement de la résilience des populations dans le Sud. Le PAM développe avec ses partenaires une approche de résilience intégrée pour sortir du cercle vicieux de l’insécurité alimentaire. Cette approche combine protection sociale, soutien aux petits producteurs, assurance agricole, fortification des aliments, activités génératrices de revenu, transformation de produits disponibles comme le manioc ou le cactus, de meilleures prévisions des chocs pour intervenir plus tôt et de manière plus efficiente.

D’après le Programme alimentaire mondial, le déficit financier actuel est de 25.33 millions de dollars pour soutenir les réponses aux crises (sécheresse mais également COVID-19, cyclones et inondations) jusqu’en septembre 2021.