
100 millions de dollars en crypto monnaie par mois circulent à Madagascar malgré l’absence de loi
Le Service des renseignements financiers (Samifin) redouble de vigilance face aux menaces liées aux financements numériques. D’après son DG, Mamitiana Rajaonarison, 100 millions de dollars de crypto monnaie circulent actuellement dans le pays, sans texte pour régir les opérations. Un meilleur mécanisme est alors recommandé pour atténuer les risques liés au blanchiment de capitaux et au terrorisme.
Les 100 millions de dollars sont répartis au niveau de plusieurs secteurs du pays. Sans législation, les risques liés au blanchiment de capitaux et au terrorisme sont élevés. Pour y remédier, le Samifin procède à une opération d’analyses de risques en matière de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), cela conformément aux recommandations de l’organe international du Groupe d’Action Financière (GAFI). Celles-ci devraient aboutir à des réformes juridiques pour un meilleur contrôle des opérations.
Des analyses sectorielles seront effectuées compte tenu de la complexité des schémas criminels. “Pour l’heure, nous ne sommes pas encore conformes aux recommandations du Gafi, raison pour laquelle nous procédons à ces analyses. L’objectif sera d’identifier, d’évaluer et de comprendre les vulnérabilités du pays”, a déclaré le DG du Samifin. Les analyses porteront sur les activités des actifs virtuels et leurs prestataires de services, les abus des Organes à but non lucratif à des fins de financement du terrorisme, l’utilisation abusive des personnes morales à des fins de blanchiment ou de financement du terrorisme, et enfin sur les cas d’évasion des sanctions financières ciblées liées à la prolifération d’armes de destructions massives.
Pour réaliser les évaluations, des groupes de travail seront en place et seront composés entre autres des membres du Samifin et du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), de la Police économique et judiciaire, du ministère de la Justice, de la Direction générale des impôts, de la Commission de supervisions bancaires, du secteur privé, celui de l’immobilier et des objets de luxes et de l’Economic Development Board of Madagacar (EDBM). Au final, les travaux réalisés devraient déterminer les actions à entreprendre permettant de faciliter la détection des risques et d’en évaluer les répressions, à savoir des décisions sur des réformes juridiques ou d’institutions à mettre en place.
Selon les prévisions du Samifin, le rapport des analyses devrait être dévoilé d’ici décembre prochain.